Eléments de généalogie et d'état-civil de Ferdinand Arnodin et son épouse

Les origines : une lignée de charpentiers dans le Département de la Loire

Ferdinand Joseph Arnodin est, du côté paternel, issu d’une famille Arnodin (parfois écrit “Arnaudin”) présente sur le Département de la Loire au moins depuis la fin du 17ème siècle sur les communes de Boen-sur-Lignon, L’Hopital-sous-Rochefort, Marcoux, St-Laurent-Rochefort, St-Didier-sur-Rochefort. Ils y sont le plus souvent charpentiers.

En remontant de Jacques, celui, ci-dessous, qui quittera la Loire pour s’établir à Arcueil, la lignée serait la suivante :

Jacques Arnodin (1765-1812), charpentier

Le grand-père de Ferdinand, Jacques, né en 1765 à St-Laurent-Rochefort (42), est lui aussi charpentier mais quitte la Loire et vient s’installer à Arcueil en banlieue parisienne où avec son épouse Catherine Maxime COUSTÉ (ou COUSTEIX), ils auront 12 enfants dont au moins 5 meurent avant d’avoir atteint un an. Dans la mémoire familiale, il aurait été amené à travailler sur la guillotine - montage d’un échafaud ou confection de l’instrument ?- les exemplaires devaient en être nombreux dans ces années 1790-1795 qui virent son arrivée à Paris ! Peut-être a-t-il travaillé sur un chantier de restauration de la Sainte-Chapelle, qui avait été fort maltraitée pendant la Révolution et avait perdu sa flèche (mais celle-ci ne fut reconstruite qu’en 1855, 43 ans après la mort de Jacques Arnodin...). Il meurt à Bagneux âgé de 47 ans le 26 novembre 1812. Son épouse se remarie avec un autre charpentier, Jean Paloux, et donne naissance l’année suivante à un 13ème enfant, Etienne Ange Paloux, qui sera ... charpentier ! Elle mourra en 1844 au 3 route de Paris à Chatillon (Seine / 92)

Thomas Arnodin (1811-1866) charpentier puis contremaître chez les Seguin, (puis entrepreneur ?)

Thomas, le père de Ferdinand, né le 5/9/1811 à Arcueil, est le dernier enfant de Jacques qu’il n’a donc pas connu. Sans doute a-t-il été élevé par son beau-père Jean Paloux et par sa mère à Chatillon (sous Bagneux). Thomas déclare d’ailleurs être domicilié sur cette commune lors de ses 2 mariages en 1843 et 1849 malgré sa vie itinérante sur les chantiers des Seguin.
Cette implantation à Chatillon à deux pas de la rue Marc Seguin laisse penser que Thomas aurait travaillé chez les Seguin à la construction de la ligne de chemin de fer de Paris à Versailles par la rive gauche. Thomas a épousé à St-Aubin-les-Elbeuf (76) en 1843 (à la fin du chantier de construction du pont d’Elbeuf par Seguin) Rose Marie Désirée DUPONT, lingère au manoir de St-Aubin-les-Elbeuf et fille d’un charpentier de bâteaux. Leur fils, Ferdinand Joseph, naît le 9 octobre 1845 à Ste-Foy-les-Lyon, où Thomas est contremaître “de travaux d’art” chez Seguin (sur la construction de ponts de Lyon ?). Mais son épouse décède en 1848 alors qu’ils demeurent à Nogent-sur-Seine (Aube) entraînés par les Seguin sur le chantier de la ligne Montereau-Troyes. (Voir la note sur les domiciles de Thomas et leurs liens avec les chantiers Seguin) Thomas se remarie l’année suivante avec Antoinette Joséphine ISSERT, à Chateauneuf-sur-Loire où il a encore suivi les chantiers des Seguin. Ensemble, ils auront quatre autres enfants :

Thomas meurt en 1866 à Lorient victime d’une chute dans une cuve de goudron (au pont de Kermelo vraisemblablement où son fils effectue son premier chantier pour les Seguin).

Ferdinand Joseph Arnodin (1845-1924), constructeur de ponts

Ferdinand naît le 9/10/1845 à La Mulatière sur Ste-Foy-les-Lyon (69) du premier mariage de Thomas (qui travaille alors avec les Seguin installés sur la presqu’île de l’autre côté du pont de la Mulatière). Son père ayant été envoyé ensuite à Chateauneuf-sur-Loire pour suivre les travaux des Seguin sur les ponts de Loire, il grandit dans cette commune, puis suit les cours de l’Ecole Professionnelle d’Orléans et, commençant à travailler, il suivra les cours du soir du Conservatoire Impérial des Arts et Métiers.
Il commence sa carrière comme employé des Seguin, “contremaître de travaux d’art” puis “Inspecteur de la Société Générale des Ponts à Péage”, société constituée par les Seguin en 1860 pour la gestion d’une quinzaine de leurs ponts en concession. Il épouse à Ploemeur (22) le 15/9/1868 Charlotte KERIHUEL dont le père était douanier et la mère tenait un cabaret en face du pont de Kermelo, son premier chantier avec les Seguin, rendu tragique par la mort de son père sur le chantier. Il créera sa propre usine à Chateauneuf-sur-Loire en 1872 pour fabriquer, au départ, les câbles à torsion alternative de son invention, puis progressivement des ouvrages métalliques dans leur ensemble. Néanmoins, il restera jusqu’à la fin de sa vie Inspecteur des ponts de la société à péage en charge de l’entretien et de la gestion de ponts des frères Séguin. Ils auront 5 enfants :

Georges Arnodin (1872-1956), ingénieur-constructeur de ponts

Georges est né le 18/10/1872 à Chateauneuf, année où Ferdinand crée son usine. Il participe durant son service en 1894-95 à la campagne de Madagascar qui le marque profondément. Il se marie avec Yvonne ALLARD, le 17/11/1900 à Paris. Elle est la fille de Félix ALLARD, entrepreneur de travaux public, construisant le port extérieur de Bilbao quand Ferdinand y construisait son premier Transbordeur. Ils s’installent à la villa des Tourelles, construite par Félix Allard, et auront 4 enfants :