Marc Seguin, Locomotive à vapeur équipée d'une chaudière à vapeur tubulaire

Références :

1 - La vie du Rail, Tome 634 - Albert Duluc - 16/02/1958

Grace au soutien de l'Arppi (L'Association pour la reconstruction et la préservation du patrimoine industriel ), une réplique a été (re-)construite par Gaston Monnier, Professeur de mécanique au lycée technique Ledru-Rollin, à Paris, et réellement concepteur de cette reproduction, dont voici les photos.
Elle a été notamment présentée lors des journées portes-ouvertes de l'EMT en Octobre 98, ainsi que lors de la manifestation de Juin 97 organisée par l'Association de la sauvegarde de la petite ceinture (Paris), ou plus récemment à Saint Chamond (Loire) pour l'anniversaire des 170 ans de cette création.
Si douze exemplaires ont été construits par Marc Seguin, qu'il améliora avec l'expérience, il n'en subsiste plus aucune de nos jours. Tout au plus quelques plans rudimentaires et, depuis 1987, cette fidèle copie, née de la volonté d'un passionné.

Rappelons que cette locomotive qui fit ses premiers tours de roue en 1829, met en oeuvre le La chaudière tubulaire à vapeur , déposé par Marc Seguin en 1827. Elle constitua le réel déclencheur de l'utilisation de la vapeur en tant que puissance mécanique, bien sûr notamment dans les transports ferroviaires. Mais ce brevet fut largement copié dans bien d'autres domaines, par exemple dans la marine militaire (anglaise) à vapeur (constat traduit par M. Moissard dans une lettre à M. Seguin le 28/12/1844)!

Journée portes-ouvertes à l'EMT de Villeneuve Saint-Georges le 3 octobre 1998
Sauvegarde Petite Ceinture, 11 rue Oswaldo Cruz, 75016 PARIS France

Note extraite de la Vie du Rail (1)

L'Association pour la reconstruction et la préservation du patrimoine industriel
ARPPI, 4, rue Carolus Duran, 75019 PARIS

Avec son association, créée en 1980, il aura fallu sept ans à Gaston Monnier pour mener à bien son projet. Professeur de mécanique au lycée technique Ledru-Rollin, à Paris, il est avant tout un passionné de train, qui deviendra par ailleurs le premier membre du Chemin de fer des Impressionnistes, en 1976. C'est la recherche d'un sujet pour sa classe de CAP qui le conduira, en 1980, à présenter son projet durant une exposition à la Bastille. Au vu des nombreux contacts, il se lance dans l'aventure, pour collecter les fonds, et surtout pour solliciter ses collègues des autres lycées techniques de France.

L'originalité de la démarche réside en effet dans ce travail commun, auquel 24 écoles et 18 entreprises auront participé, chacun dans sa spécialité. Ainsi, par exemple, la cheminée vient de Saint-Chamond, les essieux de Méru (Oise), la chaudière de Liévin (Pas-de-Calais). Quand aux entreprises elles ont accompli les travaux, difficilement réalisables en lycée, comme la peinture haute température, certaines soudures...

Durant six ans, j'ai planché tous les soirs sur ma table à dessin, à faire des calculs de cotes, à reporter les mesures de chaque élément ", se remémore Gaston Monnier. Il ne pourra en effet s'appuyer que sur quelques représentations schématiques, pour dessiner les plans et ainsi " réinventer " la locomotive. Le montage se fera avec ses élèves, toujours dans un esprit éducatif, " en leur accordant le droit à l'erreur ", affirme-t-il par expérience.

Ainsi tout comme l'original, la locomotive se compose d'un châssis, de 4 roues en bois cerclées, d'une chaudière tubulaire en cuivre ; d'un mécanisme moteur à 2 cylindres verticaux, de 2 ventilateurs couplés aux roues animant un dispositif de tirage par air pulsé au foyer, et d'une bâche à eau permettant le préchauffage de l'eau avant injection dans la chaudière.

Sa cheminée est très basse pour réduire l'encombrement, et près du foyer afin d'éviter au mécanicien d'être enfumé.

La forme unique du tender, avec son toit, souligne aussi la prise en compte des utilisateurs, puisque le réglement de la compagnie impose au chauffeur d'y être présent, 23 h sur 24 h.

Fort de sa cinquantaine d'adhérents, l'Arppi répond favorablement à tous les projets, pour peu que le déplacement de la machine et de ses mécaniciens soit pris en charge. Si les sorties sont nombreuses, son stationnement pose actuellement problème. Les ateliers TGV de Villeneuve Saint-Georges, actuellement en rénovation, ne semble plus pouvoir héberger cette machine, dont la SNCF est pourtant l'une des " marraines " .