Rythme comparé des constructions de ponts, au XIXème siècle

Un phénomène particulier se mit en place au début du XIXème siècle, une croissance sans précédent des constructions de pont.

La première rupture eut lieu en 1825, date la mise en place de l' Les ponts suspendus en fil de fer .

A partir de cette date, on constate comme le montre le graphe ci-dessous, une croissance additionnelle et exceptionnelle de constructions de pont.

Attention, la courbe ci-dessous est créée dynamiquement à partir de la base des ouvrages. Elle peut donc être amenée à évoluer, en fonction du renseignement de la base. Par ailleurs, pour une analyse plus facile, un lissage linéaire des courbes, d'ordre 3, est appliqué, qui peut conduire à des aberrations historiques (exemples : voir des destructions de pont dues à la guerre de 1870, apparaître dès 1869 !!

 

Sur cette période le rythme annuel constaté est d'environ 14 ponts par an (350 en 25 ans), contre 2 par an auparavant. L'immense majorité de ces constructions est de type "suspendu", et repose sur des initiatives privées, dans l'espoir d'un bénéfice court terme : ces nouvelles technologies sont non brevetées, et permettent des retours sur capitaux rapides, par l'application autorisée et garantie par l'Etat d'un péage.

Un point d'observation pertinent est d'examiner l'évolution du parc des ponts en service.

Courbe comparée des ouvrages en service entre technologie suspendue et les autres technologies

Attention, la courbe ci-dessous est créée dynamiquement à partir de la base des ouvrages. Elle peut donc être amenée à évoluer, en fonction du renseignement de la base. Par ailleurs, nous avons considéré qu'un chantier moyen durait 2 ans.

L'un des points historiques absolument remarquables est que la nouvelle technologie n'a pas ni réellement accéléré ni ralenti les constructions (principalement urbaines) de type conventionnel (en pierre principalement). Celle-ci connaît toutefois une inflexion légère vers 1835, vraisemblablement due à la mise au point des ponts en maçonnerie par Louis-J. Vicat , mais aussi à l'émergence des ponts métalliques rigides.

En 1850, point d'apogée de ce type de construction, les ponts suspendus représentent plus de 50 % des constructions en service, soit selon notre base au 01/01/2008, environ 350 ouvrages (d'autres ouvrages restent encore à identifier).

Le deuxième point d'inflexion notable est l'accident d'Angers en 1850, qui, sous l'impulsion directe de l'Etat, ralentit très fortement l'usage de la technologie des ponts suspendus, et ceci donnera aussi un avantage aux construction metaliques qui répondent aussi à l'accroissement du trafic, notamment en milieu urbain. Toutefois, suite à ce coup d'arrêt, nous ne constatons qu'une inflexion raisonnable de rythme sur les autres types. Cela signifie que les autres technologies n'ont pas encore le même niveau de compétitivité que les ponts suspendus.

La durée de vie apparamment limitée des ponts suspendus (voir les handicaps de cette technologie) n'est pas aussi flagrante dans les chiffres. La guerre fait finalement plus de dégat (1870).

Importance relative des ponts à technologie suspendue vis à vis l'ensemble des ouvrages en service

Attention, la courbe ci-dessous est créée dynamiquement à partir de la base des ouvrages. Elle peut donc être amenée à évoluer, en fonction du renseignement de la base. Par ailleurs, nous avons considéré qu'un chantier moyen durait 2 ans.