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Pont Paul Bert d'Auxerre 

Pont Paul Bert d'Auxerre - 1226

Fleuve franchi : l'Yonne, département : Yonne, à proximité : Auxerre
Type d'ouvrage : Pont en pierre ou maçonné
Nombre d'arches/travées : 8
Version du texte : V1.4, Niveau de fiabilité : fort

Plan

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Les ouvrages dans la même ville de Auxerre:

Tous les ouvrages, Pont Paul Bert d'Auxerre - 1226, Pont de Tournelle à Auxerre - 1870,

Références :

1 - Etudes Historiques sur l’administration des voies publiques en France aux dix-septième et dix-huitième siècles - 1862 - JM Vignon par Dunod Editeur à Paris, Tome XVII - p30.
2 - Histoire de la ville d'Auxerre - 1834 - Olivier Jacques Chardon par Gallot-Fournier
3 - Mémoires concernant l'histoire civile et ecclésiastique d'Auxerre et de son ancien diocese: continues jusqu'a nos jours avec addition ... - 1855 - Jean Lebeuf, Ambroise Challe, Maximilien Quantin par Perriquet
4 - AUXERRE, Son histoire, Ses monuments, Ses rues pittoresques
5 - Site des quais de l'Yonne
6 - Congrès scientifique de France - Mémoires et procès-verbaux - 1859 - R. Marchessou - p265.

Une origine romaine

Le pont d’Auxerre est ancien et a vraisemblablement toujours occupé la place où il s’élève aujourd’hui. Il fut bâti par ordre d’Agrippa au service de la grande voie romaine de Lyon, puis Autun à Boulogne-sur-mer par Troyes (selon(2) -T1-page VIII).

Selon (5) , une première construction du pont voisine de celle que nous connaissons eut lieu en 1226.
De cette époque, ne restait visible que le contrefort, en aval de la troisième arche, bien plus saillant que les autres (il s'élève au dessus du niveau du pavé du pont) et qui se termine par une plate-forme. Sur cette plateforme était jadis le Laindard ou aindard ou Vindas, une machine qui servait à remorquer les bateaux et à franchir le pertuis ((2) - T1 - p177 et (3) TI, 338) dont la construction et mise en place semble avoir eu lieu vers 1207, à l'initiative d'un Bourgeois de la ville. L'Evêque d'alors s'adjugea 50 % des émoluments tirés de cette activité..

Ce pont fut (partiellement) renversé en 1265, et la décision de sa réédification fut prise par le Roi Saint Louis le 25/7/1266 à Régennes ((2) T1 - p199), qui assujettit tous les Bourgeois et gens d'église à cette fin - la ville d'Auxerre était avant 1260, principalement constituée de faubourgs. La création de l'enceinte date de cette époque, sur l'initiative du Comte d'Auxerre. T1-pXXVII. Selon (6), le nouveau pont comportait 12 arches et mesure 113 mètres de long.

Une période fortifée et de nombreuses réparations, associées à une taxation très lourde

Le pont fut fortifié au XIVème siècle, lors de l’invasion par les Anglais. Les informations issues de (4) précisent sa constitution : il est équipé de deux ponts-levis. Du côté de Saint-Gervais, une première barrière, puis un premeir pont-levis permet d'accèder à la bastille, une tour carrée appelée la « bastille du Pont d'Yonne » sous laquelle on passait. En poursuivant son chemin, on passait sous La Porte du Pont; c’était un haut bâtiment rectangulaire mesurant 9 mètres de côté et muni des appareils ordinaires de défense. La porte cintrée conduisait à un deuxième pont-levis qui défendait l’accès de la ville. Note : cette porte existait encore en 1780, suivant un petit dessin de Lallemand.

Dans les siècles qui se succédèrent depuis Saint Louis, le pont fut réparé à plusieurs reprises sur les mêmes fondations, en 1270, en 1470 ((2) T1 - p274), en 1570-1574 ((2) T1 - p348), en 1612 - 1615 ((2) T2 - p48) - en 1618-1621 ((2) T2 - p77à85) - en 1625 ((2) T2 - p97) - en 1650 ((2) T2 - p185) - en 1682 ((2) T2 - p318).
Toutes ces réparations induisaient des coûts de maintenance particulièrement élevés, compensés par des taxes prelevées sur nombre de marchandises transitant dessus et dessous le pont : selon (1), en 1390 le roi octroie à la ville un péage pour subvenir aux réparations du pont sur l’Yonne, pour les passages dessus et dessous le pont; selon (3), ce droit est octroyé par Lettres de Charles V, le 28/11/1567; de Charles VI le 13 Mars 1402; le 15/5/1569 par Lettres du Roi, ce droit est prorogé ((2) T1 - p343). On imposait aussi le vin, les cendres, les bois voire d'autres marchandises. Assez curieusement, une taxe s'appliquait aussi pour tous les vins qui, sortant d'Auxerre, passaient devant la Tour de Saint-Marien (en 1469, (3) T3 - p 339)! Le niveau des taxes est tel en 1672 que les marchands vont finalement éviter le port d'Auxerre pour le transit des vins notamment du Chablis à destination de Paris. Ceci fera le succès des ports en aval d'Auxerre comme Bonnard et Crot-aux-Moines ((2) - p295) au détriment du commerce d'Auxerre!

Le système de remorquage des bateaux indiqué plus haut ("Vindas") fut supprimé en 1656 ((2) T2 - p220), désormais remplacé par un principe de halage par chevaux (dès 1635).
En 1721, selon (5), les ponts-levis furent supprimés. En 1730 ou 1731, la tour carrée "Bastille" (voir ci-dessus) fut supprimée ((3) T3 - p280 et (2) T2 - p435).
En 1775, l'arche du coté de la Porte fut enfouie et la porte détruite (6) (l'arche qui portait la porte l'était depuis longtemps) - ((2) T2 - p 574).
Le pont résista à la crue de 1779 ((2) T2 - p582).

Des évolutions rendues nécessaires pour faire face à la croissance des trafics fluvial et routier.

En 1835 (ou 1836 selon (6)), pour faire face au trafic fluvial croissant, les deux arches marinières surbaissées de 11 mètres 50 d’ouverture proches de la ville remplacent trois arches anciennes.

 

Mais le développement de la circulation rend nécessaire l’élargissement du pont et l’établissement de trottoirs. Ceux-ci furent exécutés en 1857. Le pont d’Auxerre est aujourd’hui composé de neuf arches, les deux premières surbaissées et les sept suivantes à plein cintre.

Selon (4), en 1888, la municipalité décida d'élever une statue sur la place Saint-Etienne, face à la cathédrale, en hommage à Paul Bert né à Auxerre en 1833 et mort au Tonkin en 1886. La statue fut finalement érigée au milieu du pont sur l'emplacement du laindar. Le pont prit alors le nom de Paul Bert.

Le bombardement allemand (ou certains disent italiens) de 1940 qui visait le pont, a fait disparaître tous les immeubles en amont du pont sur la rive gauche, mais a laissé le pont intact.