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Fleuve franchi : la Durance, entre départements de Vaucluse et Bouches-du-Rhône, à proximité : Cavaillon
Type d'ouvrage : Pont suspendu en fil de fer
Destruction de l'ouvrage : 1931
Architecte(s) : Marc Seguin et freres
,Compagnie(s) : Cie Jules Seguin
.
Longueur totale : 300m , Nombre d'arches/travées : 4
Décret, le : 22/7/1834 - Ouverture au public : 13/7/1837 - Durée concession : 99 ans - Coût de construction : 421232 Fr - Subvention : 110000 Fr
Version du texte : V1.3, Niveau de fiabilité : excellent
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C’est pour remédier aux difficultés liées à l'usage du bac sur la Durance entre Cavaillon et Orgon que la commune de Cavaillon, fortement appuyée par celle de l’Isle-sur-la-Sorgue, souhaite en 1831 la construction d’un pont destiné à faciliter le passage d’un département à l’autre.
Note : il semble que François 1er ait décidé temporairement d'y mettre en place un pont flottant sur des barques afin d'y faire traverser son armée en 1524.
L’établissement d’un pont à Cavaillon est autorisé par ordonnance royale du 22 juillet 1834, moyennant la concession d’un péage pendant 99 ans et l’aide financière de l’État, de la commune de Cavaillon et du syndicat de la Durance. Les travaux sont adjugés le 21 septembre 1834 à Jules Seguin (frère de Marc), entrepreneur à Lyon. Ce dernier apporte quelques modifications au projet primitif présenté par Bouvier, ingénieur en chef des Ponts et Chaussées, notamment sur la composition des travées qui ne sont plus égales et par la substitution des piles faisant culées par de simples piles faisant chevalets.
Sollicité par le préfet pour donner son avis sur ce second projet, l’ingénieur en chef émet aussitôt des réserves sur la stabilité du pont, à cause des vents violents qui soufflent dans le pays. Ses observations ne sont pas retenues.
Ladjudication est finalement approuvée le 26/10/1835, les travaux débutent en 1836 et le 10 juillet 1837, le pont est ouvert à la circulation moyennant des droits de péage et un règlement de police. |
Une première crue détruit le pont l'année suivant son inauguration en 1838. Il sera reconstruit en 1840
La violence des vents détruit le pont en 1850
Les prévisions qu’avaient émises l’ingénieur Bouvier en 1835 allaient se révéler exactes quelques années plus tard. Le 27 janvier 1850, une tempête sévit en Vaucluse et le pont de Cavaillon est entièrement détruit. Jules Seguin entreprend immédiatement sa reconstruction, en améliorant le système de suspension et avec les conseils, cette fois, des ingénieurs des Ponts et Chaussées. Début mai 1851, le pont est terminé et l’ouverture du passage au public est autorisée.
Les nombreuses crues affaiblissent encore le pont en 1886
Les nombreuses crues de la Durance affaibliront grandement les piles du pont et en novembre 1886 celui-ci s’écroule par suite du renversement de l'une d'entre elles.
Privés du pont, les habitants de Cavaillon adressent une pétition pour l’établissement d’un bac afin de rétablir les communications avec le département voisin. On décide alors de le reconstruire entièrement, avec des ancrages de piles plus conséquents. Ce nouvel ouvrage est inauguré en 1887.
Cette forme finale est très proche de celle du Pont d'Ancenis construit à la même époque.
A la vue des comptes Seguin, le pont de Cavaillon génère des revenus substentiels pour les concessionaires ( environ 28 300 Fr/an )!
Le 30 juillet 1880 est votée la Loi du 30 Juillet 1880 sur le rachat des concessions de ponts à péage . Ce n’est qu’en 3/8/1894 (source Fonds Seguin - pièce 41J117) que les départements des Bouches-du-Rhône et de Vaucluse font l’acquisition du pont alors que Joseph GUIS est Maire de Cavaillon. Ce péage nuit en effet au développement économique des deux cités et freine la circulation des marchandises pour toute la Provence. Le rachat de la concession à la Compagnie Seguin par la Ville de Cavaillon pour la somme de 575 000 francs, somme tout à fait considérable comparée à d'autres acquisitions similaires (mais en directe relation avec le revenu généré - voir plus haut- et la durée de concession restant à courir à la date du rachat). Les droits de péage sont supprimés mais les règlements de police sont maintenus.
La solidité de cette troisième reconstruction est toujours précaire et n’est maintenue que par un entretien coûteux et constant des enrochements. Les crues accentuent sans cesse le danger de destruction des ouvrages et en 1914 les ingénieurs estiment que ce pont est arrivé à l’extrême limite de sa durée. Il faut le reconstruire de nouveau et en attendant, pour des raisons de sécurité, limiter les poids des véhicules admis à y circuler.
C’est la compagnie Fives-Lille, en collaboration avec la maison Boussiron, qui est choisie pour l’exécution de ce nouveau pont en béton armé et chaussée asphaltée. Commencé en avril 1929, il est achevé en octobre 1931. Ce majestueux édifice est inauguré par le Président de la République en personne, M. Edouard DALADIER, le 7 septembre 1932.
D’une portée de 306 m de longueur sur 8 m de large, il peut résister à une pression du vent de 250 kg par mètre carré. Les bas-reliefs qui décorent les entrées du pont sont dus à deux sculpteurs : Lhomme, avec son “Ventoux pensif” et sa “Durance” côté Vaucluse et Sartorio, avec sa “Méditerranée” et sa “Durance” côté Bouches-du-Rhône. Il est dit à l'époque comme le plus long pont suspendu d'Europe! Le marché passé avec la compagnie Fives-Lille est évalué en 1927 à 8 062 371,47 F.
Ce pont a été détruit par les troupes allemandes le 24 août 1944 pour tenter de freiner l’avance des troupes alliées. Peu après, un pont provisoire est installé sur des barges. Pendant plus de 12 années, il reste le seul moyen de traverser la Durance à cet endroit. Sa voie unique occasionne de longues files d'attente sur les deux rives. Le pont actuel est mis en service en 1957, avant d'être inauguré le 13 février 1959.
A l'époque considérée, les ponts étaient à péage, et donc généraient des recettes en direct rapport avec les flux de personnes et de marchandises empruntant l'ouvrage.
Nous avons pour une vingtaine d'entre eux, retrouvé dans le fonds d'Archive Seguin, déposé aux Archives départementales de l'Ardèche, les relevés des recettes générées.
Elles ont été ci-après mises en forme. Elles sont malheureusement incomplètes.
Nous avons privilégié l'évolution de la recette sur la base de la première année de recette pleine (en rouge).
Un coefficient de "1" signifie que la recette de l'année considérée est égale à la première année pleine, un coefficient de "2" indiquerait que le flux a été deux fois plus important (les tarifs sont fixes sur cette période et définis par arrêté gouvernemental).
Par convention, nous avons affecté le coefficient "0" lorsque le relevé n'était pas disponible.
Disposant des relevés pour cette vingtaine d'ouvrages, nous avons aussi mentionné (en vert) l'évolution moyenne constatée.
L'analyse de ces graphes mérite de prendre en compte a minima les évènements ayant trait à l'ouvrage (destruction, crues, reconstruction) mais aussi présence d'un nouvel ouvrage à proximité, de fait \"concurrent\". Malgré cela, ces courbes sont à l'image de l'activité de la ville ou de la région considérée.