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Pont de l'Alma - Paris 

Pont de l'Alma - Paris - 1856

Fleuve franchi : la Seine, département : Paris, à proximité : Paris, situé Pont de l'Alma
Type d'ouvrage : Pont en pierre ou maçonné
Ouvrage toujours en place (2004)
Compagnie(s) : MM Gariel-Garnuchot .
Longueur totale : 120m , Nombre d'arches/travées : 3, Plus grande portée : 43m
Décret, le : 9/1/1855 - Ouverture au public : 2/4/1856 - Coût de construction : 1620000 Fr
Version du texte : V1.4, Niveau de fiabilité : faible

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Références :

1 - Histoire de Paris depuis les Gaulois jusqu'à nos jours - 1857 - Théophile Lavallée par Edition Michel Levy Frères
2 - Le Guide Parisien - 1863 - Adolphe Joanne par Libraire Hachette à Paris
3 - Annales des Ponts et Chaussées - 4ème série - Mémoires et Documents, Tome 8 - 1864 - p201-204.

Extrait de (3) :

L'Empereur ayant décidé, à l'occasion de la première victoire remportée en Crimée le 20 septembre 1854 sur l'armée russe, qu'un nouveau pont portant le nom de l'Alma serait construit à Paris en face de l'avenue Montaigne (ancienne allée des Veuves), M. le ministre des travaux publics a ordonné le 28 octobre 1854 de faire entreprendre immédiatement les travaux en les confiant directement et sans adjudication à M. Gariel, qui exécutait déjà à la même époque ceux du pont des Invalides dont nous venons de parler, et de lui faire prendre le même engagement que pour ce dernier, c'est-à-dire de les livrer à la circulation l'un et l'autre pour le jour de l'ouverture de la première grande exposition universelle (1" mai 1855).

Le projet montant à 1 800 000 francs a été approuvé par décision ministérielle du 9 janvier 1855 en même temps que la soumission par laquelle MM. Gariel et Garnuchot s'engageaient à livrer pour l'époque indiquée du 1er mai un passage de 12 mètres, et à avoir terminé complètement le pont le 31 juillet sous la condition de l'allocation d'une prime de 30 000 francs si le passage était établi à l'époque fixée et d'une retenue, en cas de retard, de 5 000 francs par jour jusqu'au 10 mai et de 1 000 francs par jour au delà de ce terme.

Les travaux entrepris avec l'autorisation du ministre dès le 8 novembre 1854, avant que le projet eût été arrêté et approuvé, n'ont pu être terminés pour l'époque fixée, malgré toute l'activité déployée. La. hauteur exceptionnelle des eaux pendant tout l'hiver de 1854 à 1855 a été un obstacle insurmontable à leur achèvement. Aussi les entrepreneurs ont-ils obtenu la remise de la retenue dont ils étaient passibles aux termes de leur marché.

Ce pont est composé de trois arches de forme elliptique; celles de rive ont 38,50m d'ouverture et celle du milieu 43 mètres: c'est la plus grande arche en pierre existant à Paris. Toutes trois ont leurs naissances à 0,65m au-dessus de l'étiage. La hauteur d'intrados est de 8,15m au-dessus de ce niveau pour celles de rive et de 8,85m pour celle du milieu. Elles ont toutes trois 1,50m d'épaisseur à la clef réduite à 1,30m dans le plan des têtes qui sont allégées par des voussures dans le genre de celles du pont de Neuilly.

Ces arches reposent sur deux piles et deux culées. Les piles ont 5 mètres d'épaisseur à leur base et sont fondées sur pilotis. La nature du sol a permis de fonder la culée rive gauche sur terrain naturel à 0,30m au-dessous de l'étiage, mais celle du côté opposé a dû être fondée sur pilotis comme les piles. Ces culées ont 8 mètres d'épaisseur moyenne; celle de droite est adossée directement à l'ancien mur de quai de la Conférence, et celle de gauche est reliée à l'ancien mur du quai d'Orsay par trois contre-forts, entrelesquels on a ménagé des chambres d'évidement pour diminuer le cube de la maçonnerie.

Les bandeaux des têtes sont en pierre de taille comme les piles et les culées; les douelles sont en meulière piquée. La maçonnerie du corps des voûtes a été hourdée en mortier de ciment de Vassy. Les têtes sont couronnées d'une corniche en pierre de taille surmontée de parapets qui sont composés de pilastres et de balustres en pierre comme ceux du pont de la Concorde. La largeur du pont est de 20,70m entre les têtes et de 20 mètres entre les parapets.

La chaussée dont la largeur est de 12 mètres et les trottoirs qui ont chacun 4 mètres sont supportés par des voûtes de décharge reposant sur les reins des grandes voûtes et destinées à alléger le poids de la construction.

Malgré tous les retards que les crues de l'hiver et du printemps avaient occasionnés, les piles et les culées étaient fondées à la fin de juin 1855, les voûtes fermées en août et la circulation , établie provisoirement à cette époque, aurait pu l'être définitivement peu de temps après, lorsque quelques mouvements survenus au décintrement ont nécessité des travaux qui ont retardé l'ouverture du pont jusqu'au 2 avril 1856, jour où il a livré passage au cortège impérial qui se rendait au champ de Mars pour la remise des drapeaux aux régiments qui avaient fait la campagne de Crimée.

Les quatre statues qui décorent les avant et arrière-becs des piles ont coûté 110000 francs, compris la fourniture de la pierre dure et les frais d'échafaudage. Celles des avant-becs représentant un zouave et un soldat de la ligne ont été faites par M. Diéboldt ; les deux autres représentant un artilleur et un chasseur de Vincennes ont été faites par M. Arnaud.

La dépense en y comprenant celle qui concerne l'exhaussement des murs des quais de la Conférence et d'Orsay, pour les mettre en rapport avec les niveaux commandés par la construction des ponts des Invalides et de l'Aima, s'est élevée à la somme de 2 075 759,98 Fr. Celle du pont proprement dit a atteint le chiffre de 1 620 000 francs.