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Pont d'Iéna - Paris 

Pont d'Iéna - Paris - 1813

Fleuve franchi : la Seine, département : Paris, à proximité : Paris, situé Pont d'Iéna
Type d'ouvrage : Pont en pierre ou maçonné
Ouvrage toujours en place (2004)
Architecte(s) : Corneille Lamandé ,.
Longueur totale : 180m , Nombre d'arches/travées : 5, Plus grande portée : 28m
Décret, le : 27/3/1806 - Coût de construction : 6 158 728, Fr
Version du texte : V1.4, Niveau de fiabilité : fort

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Références :

1 - Travaux des Ponts et Chaussées depuis 1800 - 1812 - M. Courtin par Geoury à Paris - p107.
2 - Annales des Ponts et Chaussées - 4ème série - Mémoires et Documents, Tome 8 - 1864 - p167-170.

Le pont d'Iéna est situé à Paris sur la Seine, en face de l'Ecole militaire. Construit sous l'impulsion de Napoléon, suite à sa victoire sur la Prusse et l'Autriche, il est en pierre, composé de 5 arches de 28 mètres d'ouverture. Les travaux s'étalent de 1807 à 1813. Sa longueur totale est de 182 mètres entre culées. Sa largeur totale est de 14,4m, et entre les parapets de 15,4m. Initialement prévu d'être financé le biais d'un péage (comme les ponts des Arts et de la Cité), ce pont est finalement totalement financé par l'Etat, et est donc exempt de péage.

 

Extrait de (2) :

"Le pont d'Iéna, situé dans l'axe du champ de Mars en face de l'École militaire, est le dernier qui ait été construit sous le premier empire. Il a été entrepris en exécution d'une loi rendue le 27 mars 1806. Aux termes de cette loi, une taxe pareille à celle autorisée par la loi du 24 ventôse an IX relative à l'établissement du pont d'Austerlitz, du pont des Arts et du pont de la Cité devait être perçue pour le passage sur ce nouveau pont et les produits de cette taxe concédés aux particuliers qui fourniraient les fonds nécessaires à l'entreprise, mais ces dispositions n'ont jamais reçu leur exécution ; la dépense a été supportée par l'état et le passage a toujours été gratuit.

Au moment où son établissement a été décidé, ce pont devait porter le nom du Champ-de-Mars ou de l'École Militaire, mais après la victoire remportée par l'armée française le 14 octobre 1806 sur les armées russe et prussienne, l'empereur Napoléon ler a décidé, par un décret daté de Varsovie le 13 janvier 1807, qu'il porterait le nom d'Iéna, et le même décret a ordonné que le quai qui devait être construit sur la rive droite de la Seine, entre la pompe à feu de Chaillot et l'ancienne barrière de Passy, porterait le nom du général de Billy, tué dans la bataille.

Le pont d'Iéna a été construit par M. Lamandé qui venait de terminer celui d'Austerlitz dont nous avons parlé cidessus. Il est composé de cinq arches en arc de cercle ayant chacune 28 mètres de corde sur 3,30mde flèche. Ces arcs avaient été primitivement projetés en fonte comme ceux du pont d'Austerlitz, mais un décret impérial en date du 27 juillet 1808, a ordonné leur construction en pierre. Leurs naissances sont à 6,13m au-dessus de l'étiage et leurépaisseur à la clef est de 1 ;44m. Elles reposent sur quatre piles et deux culées. L'épaisseur des piles est de 3 mètres et celle des culées de 15 mètres. Ces dernières sont fondées sur pilotis : celle de rive gauche a été construite dans un caisson échoué sur les pieux recepés, et celle de rive droite sur des racinaux et une plate-forme établie à 0,44m au-dessous de l'étiage.

La première pile rive gauche a été fondée sur pilotis, grillage et plate-forme, et les trois autres ont été construites dans un caisson échoué sur des pieux. Ces piles sont terminées par des avant et arrière-becs circulaires.

Les voûtes sont couronnées sur chaque tête par une corniche de om.a,o de hauteur composée d'une cimaise, d'un larmier et de modifions.

La distance entre les têtes est de 14 mètres, elles sont couronnées par deux parapets de 0,95m de hauteur sur 0,50m d'épaisseur laissant entre eux un espace de 13,70m dont 8,70m réservés pour la chaussée et 5 mètres pour les trottoirs. Aux extrémités de ces parapets sont quatre piédestaux portant des statues équestres.

Les travaux, commencés dès 1806, étaient à peine terminés à la chute de l'empire en 1814.

Un rapport que nous avons retrouvé nous fait connaître que les voûtes avaient été commencées le 17 juin 1811, achevées le 17 août et décintrées le 2 3 septembre suivant. Ce rapport renferme des renseignements intéressants sur les tassements qui ont été observés au commencement de l'opération du décintrement et pendant les deux années qui ont suivi, renseignements desquels il résulte:

1° Que l'on a mis deux jours à décintrer le pont, et que, pendant cette opération, il ne s'est produit aucun mouvement ni dans les piles ni dans les culées.

2° Que par l'effet du resserrement des joints, les voûtes ont suivi les cintres dans le premier moment et se sont arrêtées après un tassement de 8 à 9 centimètres.

3° Que les trois arches du milieu, décintrées les premières, ont éprouvé un tassement de 4 centimètres plus fort que celui des arcs de rive.

4° Que deux ans après la construction, sur la fin de 1813, le tassement était de 0,15m pour les arches du milieu et de 0,11m pour les arches de rive.

Les travaux du pont paraissent avoir été terminés à cette époque, puisque le procès-verbal de la réception définitive de la sculpture des aigles qui décoraient les tympans et qui avaient été faits sur les dessins de M. Lemot, membre de l'Institut, porte la date du 29 décembre 1813.

La dépense y compris celle relative à l'établissement des quais sur l'une et l'autre rive, et sur une longueur de près de 1000 mètres, avait été évaluée à 6 158 728,73 Fr; nous ne savons pas au juste à quel chiffre elle s'est réellement élevée, mais il paraît certain que ce chiffre n'a pas été atteint, puisqu'à une époque où le pont était achevé et les quais fort avancés, M. l'ingénieur en chef Lamandé annonçait dans un rapport, en date du 24 décembre 1819, que le montant des ouvrages exécutés s'élevait alors à 4 917 064,86 Fr, et que celui 'des travaux restant à faire ne dépasserait pas 1 118 022,38 Fr, d'où résulterait par conséquent une économie de 122 641,49 Fr.

Il n'est pas probable que dans le cours de cette désastreuse année de 1813 qui a précédé la chute de l'empire, l'état ait pu consacrer à ces travaux une somme aussi considérable que celle qu'il fallait encore pour les achever, et il y a lieu de penser que les quais n'ont été terminés que dans les premières années de la restauration.

Les aigles des tympans ont été enlevés en 1815, et le pont lui-même, dont le nom rappelait le souvenir d'une victoire remportée sur les armées alliées, a failli être détruit par le feld-maréchal Blücher; c'est à l'énergique résistance du roi Louis XVIII que l'on a dû la conservation de ce bel ouvrage.

En 1840, lors de la translation des cendres de l'empereur aux Invalides, il fut question de rétablir ces aigles, mais l'exécution de ce projet fut ajournée et ils ne l'ont été qu'en 1852.

Les quatre groupes équestres placés sur les piédestaux qui terminent les parapets ont été placés l'année suivante.

Enfin des plaques en marbre rappelant l'époque de la construction du pont et le nom du souverain sous le règne duquel il a été construit ont été posées en 1862."