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Références :

Jusqu'aux environs de 1840, les ponts mentionnés au Moyen-âge à Vicq et à Maillé, emportés par des crues, n'ont jamais été remplacés. Le passage de la Gartempe se fait par bateau. Les passages sont payants et les tarifs compliqués suscitent querelles et polémiques.

1838 : Premier pont suspendu.

Ce ne fut qu'en 1838 que l'on construisit le premier pont suspendu, à tablier en bois.

L'ordonnance qui autorise la construction d'un pont suspendu sur la Gartempe en remplacement du bac de Vicq date du 16 Août 1836 (5). Selon le cahier des charges : « Les travaux seront exécutés dans un délai de deux ans au plus, à dater de l'approbation de l'adjudication. Le pont sera construit à peu près dans l'emplacement du gué actuel. La longueur du débouché des eaux, entre les culées, et en une seule traversée, sera de soixante mètres. La largeur du passage entre les faces intérieures des garde-corps sera de quatre mètres quarante centimètres. La surface inférieure du tablier, au milieu de la travée, sera élevée de six mètres cinquante centimètres, au-dessus de l'étiage : cette hauteur pourra être réduite à six mètres près des culées. »

Nous savons par le décret publié le 14/7/1837, que la construction du pont suspendu de Vicq sur Gartempe est finalement autorisée et confiée à Sieur Bertin. Par l'ouvrage en référence (2), nous pouvons ajouter que les sieurs Escarraguel participent aussi à cette construction, et que la gestion du pont est confiée à la "Société anonyme des ponts de Vicq et Availles", devenue « Escarraguel et compagnie ».

Le 28/9/1838, le pont est mis en circulation selon (4).
Aucune représentation de ce pont n' a été retrouvée.

Un arrêté préfectoral du 3 novembre 1854 limite « le nombre de chevaux attelés qui peuvent être introduits à la fois sur le pont à cinq pour une ou plusieurs voitures à deux roues, à huit pour une ou plusieurs voitures à quatre roues ».
« Le nombre des boeufs, chevaux ou mulets qui passeront à la fois sur ce pont, calculés à raison de 500 kilos chacun, est limité à 16, de manière que le poids total ne dépasse pas 8000 kilogrammes. Ils devrons être répartis autant que possible, sur toute la longueur du tablier et marcher au pas ».
« Le nombre de piétons qui pourront passer simultanément, évalués à raison de 70 kilos chacun, est limité à 80 au plus. Ils seront distribués, aussi également que possible, sur toute la surface du tablier, et marcheront au pas régulier. »

La crue de 1880 emporte le pont

« Le 12 juin 1880, à la suite d'une crue comme on n'en avait jamais vu, le pont de Vicq a été emporté par la violence des eaux, à huit heures et demi du soir, moment du maximum de la crue.
Cette catastrophe a été attribuée à un défaut de construction des piles du côté du bourg, qui se sont effondrées d'elles-mêmes. La crue était de près de sept mètres. Les eaux ont atteint le 27 ème rang de tuiles du moulin de Monsieur Dorant, adjoint ».

Un abonné du Journal L'Avenir de la Vienne et des Départements limitrophes du 17 juin 1880 relate les événements :
«Par suite d'une crue subite comme on n'en a jamais vue dans cette saison depuis lus de 40 ans, le pont suspendu de Vicq a été emporté, samedi dernier 12 juin à 8h30 du soir. On frémit en pensant qu'un quart d'heure avant cette catastrophe plus de 40 personnes, attirées par la curiosité, se promenaient encore sur le pont.

M. Le Maire et M. l'instituteur, qui étaient passées sur l'autre rive pour faire prendre des mesures d'urgence, ont failli périr, ainsi que trois autres personnes qui les accompagnaient. Au moment où ils remettaient les pieds sur le pont (ils avaient même franchi quelques mètres sur le tablier), un craquement se fit entendre, trois des colonnes qui supportent le pont sur quatre s'écroulèrent et avec elles tout le pont fut englouti dans cette énorme masse d'eau.
Pendant toute la nuit, les habitants de Vicq éprouvèrent des transes les plus pénibles. On croyait que m. le Maire, M. L'instituteur et les trois autres personnes qui les accompagnaient avaient été emportées par les eaux.
Mais ceux-ci eurent la bonne idées d'aller à Angles et de télégraphier à Pleumartin qu'ils étaient sauvés. En effet, deux gendarmes apportèrent dans la nuit cette bonne nouvelle.
Vicq subit de cruelles épreuves cette année. Espérons que s'il est privé du chemin de fer ou d'un télégraphe, la gouvernement prendra au plus tôt des mesures pour doter notre localité d'un pont en pierre (la pierre se trouve à Vicq même). »

1881 : Deuxième pont suspendu.

La construction du second pont suspendu est achevée le 25 mars 1881. Ce pont à péage et à tablier en bois sera maintenu jusqu'en 1930.

Le pont de Trévoux et le village au début du XXème siècle Ref : Collection personnelle de cartes postales anciennes

Le pont suspendu de Vicq sur Gartempe