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Fleuve franchi : l'Adour, département : Pyrénées-Atlantiques, à proximité : Bayonne, situé Pont St-esprit
Type d'ouvrage : Pont en pierre ou maçonné
Ouvrage toujours en place (2004)
Longueur totale : 200m , Nombre d'arches/travées : 7
Décret, le : 19/7/1845
Version du texte : V2.2, Niveau de fiabilité : faible
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L'histoire du Pont Saint-Esprit, qui relie Bayonne au faubourg Saint-Esprit en franchissant l'Adour, est plûtot tumultueuse, tant du fait du caractère impétueux de l’Adour, que du caractère stratégique de son emplacement, sur l’une des rare route reliant la France à l’Espagne !
La première pierre du pont St Esprit, qui relie Bayonne au Faubourg (du) Saint-Esprit semble avoir été posée selon (1 -p23) en 1149, car dès lors le marché de Bayonne attire, par se produits maritimes, nombre de clients des Landes, du Béarn et de la Navarre ! La paix conclue entre la France et l'Espagne le 7 Novembre 1659, fut fêtée à Bayonne le 1er Mai 1660, par le Roi lui-même. Le pont Saint-esprit, alors déclaré comme l'un des plus beaux d'Europe, est alors bordé de 400 à 500 Mousquetaires. Toujours selon (1 -p193-195), le 25 Janvier 1701, le lendemain de la visite du Roi d'Espagne Philippe V d'Espagne, le pont fut rompu par une crue extraordinaire qui emporta plus de la moitié des piles. Ce même jour, nombre de vaisseaux marchands, stationnés dans le port coulèrent!
Nous savons selon (2) que le pont Saint-Esprit, en bois, est mentionné donc reconstruit en 1720. Selon (1 - p245) et (3), ce pont de bois qui fait alors 133 toises, soit 259 m, ne résistera pas à la formidable crue du 4 Avril 1770, qui emporta aussi les ponts de Dax et de Saint-Sever.
(4) Il semble retrouver sa superbe rapidement, car en 1778, l'Empereur Joseph d'Autriche, qui voyage incognito sous le nom de Comte de Falckenstein, décrit ce pont comme "fort grand". Il compte en effet 32 arches, dont deux en maçonnerie.
(1 -p291) Mais le 27 Décembre 1791, les eaux grossies par une pluie abondante, mais aussi par un vent impétueux, détachèrent un vaisseau de son point d'attache. Le vaisseau mis en dérive alla heurter violemment le pont. Dans un bruit effroyable, 19 des 32 arches furent emportées entières et simultanément !
Toutefois la nécessité de rétablir l'une des principales communications entre la France et l'Espagne se fit sentir promptement, et même si un projet de reconstruction fut présenté rapidement, son exécution en fut empêché notamment par la Révolution (11). Un particulier construisit alors un pont de bateaux et fut autorisé à percevoir un droit de péage égal à celui que la ville de Bayonne avait levé un peu avant la Révolution, et lorsqu'elle était chargée de pourvoir à l'entretien du pont. Le 2/12/1801, ce pont de bateaux est considéré très dangereux à traverser. Cet ouvrage semble avoir tenu jusqu'à la construction du pont décidé par Napoléon
L’histoire du pont n'est pas très limpide pendant et après la période Napoléonienne.
La construction d'un pont en bois constitué de 16 travées est attestée en 1812 par le document de M. Courtin (5), toutefois nous n'en avons pas trouvé trace ailleurs. Décidé par Napoléon ou son administration, il est vraisemblable que sa construction ne pût s'achever compte-tenu du contexte très troublé de cette période, notamment en pays basque. Toujours est-il que selon (6), en 1814, les Anglais vont réaliser un exploit en établissant, à des fins tactiques, un pont de bateaux, ceci sous le feu de l'ennemi ! Ce pont de bateaux est l'œuvre des Colonel Sturgeon et Major Todd.
Ce document (6) cité en référence nous donne beaucoup de détail sur cette construction. Elle s'appuie sur 22 chasses-marées qui sont de petits navires d'environ 15 mètres de long et 4 à 5 mètres de largeur. L'Adour fait à cet emplacement, aux deux tiers environs de la longueur des digues en maçonnerie, en aval du coeur de Bayonne, 247 mètres ! Ces chasse-marées sont tenus entre eux par 5 câbles de 325 mm de tour, solidement amarrés sur les deux rives. Les câbles furent tendus au moyen de palans et cabestans.
Les matériaux pour sa réalisation furent d'abord réunis au port de Socoa.
Combien de temps ce pont de bateaux fut-il maintenu ? ce point reste à éclaircir. En l’absence d’information contradictoire, nous supposons que cette construction militaire dura jusqu’en 1817, et qu’il fut substitué à un pont de bois. L’existence de cette structure est confirmée dans de nombreuses sources (dont (12)), mais il est sûr que l’entretien de ce pont est lourde et couteuse.
Les références historiques (7), (8) et (9) nous apportent la preuve qu’un pont de bateaux a été construit en 1829-1830 : en février 1829, une adjudication de travaux est prononcée, confirmée par ordonnance royale en Juin 1829. Cette adjudication est associée à une autorisation de péage de 2 ans et demi. La mise en service de ce pont de bateaux est confirmée, le 1/4/1830 par le rapport très détaillé du Sieur Voinnot dans les Annales des Ponts et Chaussées (7).
Cette construction était supposée être temporaire en attente d’un pont définitif, mais finalement le dispositif a été maintenu au-delà des 2 ans initialement prévus (8), vraisemblablement jusqu’à la mise en place du pont de pierre (Nous notons., qui sera prorogée en 1833, par l'absence de construction d'un pont définitif.
Selon (10) et (13), la construction du pont en pierre débute vers 1845, et se termine en 1851. Il est constitué de 7 arches de pierre pour une longueur totale de 200 mètres!