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Pont de la Roche-Bernard 

Pont de la Roche-Bernard - 1839

Fleuve franchi : la Vilaine, département : Morbihan, à proximité : La_Roche-Bernard
Type d'ouvrage : Pont suspendu en fil de fer
Destruction de l'ouvrage : 1871
Architecte(s) : P. Leblanc ,Compagnie(s) : Financé par l'Etat .
Longueur totale : 198m , Nombre d'arches/travées : 1, Plus grande portée : 198m
Décret, le : 3/6/1834 - Ouverture au public : 26/12/1839 - Coût de construction : 1427000 Fr
Version du texte : V1.3, Niveau de fiabilité : fort

Plan

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Références :

1 - Gallica(©)
2 - Site sur l'histoire des ponts de la Roche Bernard
3 - Mémoire relatif à la construction du pont suspendu de La Roche-Bernard - 1841 - M. Leblanc par Paris
4 - Bulletin des lois - 1834 du 3/6/1834
5 - Magasin Pittoresque - E. Charton à Paris, Tome 1842
6 - Statistique de la France - 1855 - Ministère de l'Agriculture par Imprimerie Impériale à Paris - p57.

Préambule

La Roche-Bernard est une commune du Morbihan, située sur la Vilaine, à proximité de son embouchure.

Avant le pont

Le passage de la Vilaine à La Roche-Bernard est en fait situé sur une ancienne route royale qui longe tout le littoral du sud de la péninsule bretonne, et qui établit la communication la plus directe par terre des trois villes importantes de Brest, Lorient et Nantes.

Mais la Vilaine, dans sa partie la plus étroite a encore une largeur de 100 mètres en basses eaux, 350 mètres pendant les grandes marées, et la profondeur y varie de 4 à 9 mètres. Pour achever la description de la situation, il faut rajouter que le lit de la rivière est recouvert de vase d'une hauteur de 10 mètres au moins. Le port de Redon situé à 25 kilomètres en amont pouvait alors recevoir des navires de plus de 300 tonneaux, ce qui exigeait de toute construction une hauteur d'au moins 30 mètres au-dessus de l'étiage. Toutes les difficultés sont donc présentes pour ce franchissement.

Bien sûr un bac était proposé aux voyageurs et diligences, mais le passage était incertain et dangereux, comme au Pont de Cubzac , voire au Pont de Lézardrieux . La lame y devenait assez forte pour qu'il soit dangereux de passer autrement qu'avec des bateaux carénés. Quand le vent et le courant agissaient dans le même sens, le bac se trouvait possiblement emporté à deux kilomètres du passage. Une diligence embarquée à minuit, n'atteignait l'autre bord qu'à six heures du matin, sans parler des journées consécutives d'arrêt, dues aux conditions météorologiques.

Construction du pont suspendu - 1835-1839

Le département du Morbihan détecta rapidement l'opportunité que représentaient les ponts suspendus pour enfin offrir une solution fiable et durable à ce passage vital. Un projet complet fut rédigé dès 1821 (puis 1823 et 1825).

Mais ce ne fut qu'en 1833 et avec un budget d'étude de 176 000 F, que M. Leblanc ingénieur en chef pu conduire une étude complète. Une loi du 3 Juin 1834 ouvrit un crédit spécial permettant l'adjudication des travaux qui eut lieu le 1er Juillet 1835.

Le pont avait des dimensions réellement impressionnantes pour l'époque :

Une augmentation de crédit de 280 000 F fut votée le 26/7/1839. La construction du pont fut achevée en 1839, et le pont fut inauguré le 26 Décembre 1839.
Il avait finalement coûté à l'Etat 1 427 000 F, sans commune mesure avec le coût d'un pont similaire tel que celui de Pont de Lézardrieux construit par les frères Seguin. Ceci s'explique vraisemblablement par le point ci-dessous.

L'emploi d'une main d'oeuvre particulière : l'armée

Pour la réalisation de ces travaux, financés rappelons-le par l'Etat - fait extrêmement rare pour la période, puisque l'investissement privé avait jusqu'à présent été quasiment exclusivement utilisé pour la construction de ces ouvrages - l'ingénieur Leblanc a donc fait appel à l'Armée. Deux détachements, l'un du 7ème de ligne, composé de 130 hommes, et l'autre du 20ème, composé de 100 hommes ont été employés pour la construction de l'ouvrage, pendant les campagnes de 1837 et 1838. L'encadrement était réalisé par un capitaine, quatre lieutenants, deux sergents majors, et six sergents ! Une analyse a posteriori de la démarche, conduite par l'ingénieur Leblanc lui-même, a conclu que le résultat technique était satisfaisant, mais que le résultat financier ne l'était pas ! La cause semblait en être l'organisation d'alors de l'armée, les faux-frais considérables induits par un état-major trop nombreux !

La vie du pont

Le 26 Octobre 1852, le pont est fortement endommagé : une violente tempête précipite le tablier au fond de la Vilaine. Il faudra encore 7 mois pour réparer l'ouvrage, période pendant laquelle le bac reprendra du service. En 1870, une nouvelle tempête produit des dégâts similaires, puis une nouvelle un an plus tard en 1871.

Il est alors décidé de construire sur les bases de l'ancien édifice une passerelle provisoire en bois, plus étroite, qui restera en place .. plus de 40 ans. En 1911, un pont métallique rigide en arc se substitue à l'ancien pont.