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Ancien Pont au Change - Paris 

Ancien Pont au Change - Paris - 1646

Fleuve franchi : la Seine, département : Paris, à proximité : Paris, situé Pont au Change
Type d'ouvrage : Pont en pierre ou maçonné
Destruction de l'ouvrage : 1859
Nombre d'arches/travées : 7
Ouverture au public : 20/10/1746
Version du texte : V1.4, Niveau de fiabilité : fort

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Références :

1 - Histoire de Paris depuis les Gaulois jusqu'à nos jours - 1857 - Théophile Lavallée par Edition Michel Levy Frères
2 - Paris guide: par les principaux écrivains et artistes de la France - 1867 - A. Lacroix par Verboeckhoven et Cie à Bruxelles , Tome 2 - 1867 - p1417.
3 - Histoire physique, civile et morale de Paris - - Jean-Antoine Dulaure, Tome 7 - 1854 - p302.
4 - La Généralité de Paris - 1710 - Sieur D*** par Henri Charpentier - p426.

Le Pont au Change était aussi un des plus anciens et, parmi les anciens, le plus large des ponts de Paris. Le Pont-au-Change, s'appela initialement Grand Pont, construit par le roi Charles le Chauve, et dont on a retrouvé des vestiges considérables lors de la récente construction du grand égout collecteur de la rive droite. L'appelation Pont-au-Change date de 1140, date à laquelle les changeurs s'y établirent. Ils y restèrent jusqu'au XVIème siècle. L'ancien pont a été détruit souvent par les eaux ou par le feu, et, sur des emplacements tout voisins on en construisit successivement deux autres, le pont Marchand et le pont au Change, qui existèrent quelque temps simultanément. Le pont au Change fut reconstruit en 1646, avec deux rangées de maisons qu'on fit disparaître en 1786, comme indiqué par (4).

En voici un extrait : "Le Pont au change fut commencé le 19 de Septembre 1639, en consequence des Lettres Patentes du mois de May precedent, qui furent données après l’incendie du Pont de bois qui y étoit auparavant, sur lequel il y avait 101 forges, il a esté achevé le 20 Octobre 1646. Il y a de même des maisons des deux côtéz, il est composé de 7 arches bien construites & en bon état."

Il est curieux de constater que la description ci-dessus, datant de 1710, mentionne 7 arches alors que les illustrations du début du XIXème représentent ce pont avec 6 arches seulement.

Le pont au Change sera demoli, non sans de grandes peines, puis reconstruit à partir de 1858 et livré à la circulation en 1860 pour le mettre dans l'alignement du boulevard de Sébastopol. Il se compose de trois arches formant chacune un arc elliptique qui mesure 31.6 m d'ouverture; il a 30 mètres de largeur.

Extrait de (3) :

"

Le prolongement du boulevard de Sébastopol à travers la Cité et sur la rive gauche de la Seine ainsi que l'agrandissement du palais de Justice ont rendu nécessaire la reconstruction de ce pont qui ne se trouvait plus dans la direction des grandes voies ouvertes ou projetées.

De plus, la première arche rive gauche aurait été bouchée par le fait de l'élargissement du quai de l'Horloge devant le palais, de telle sorte que nonobstant son état de conservation et de parfaite solidité on a dû démolir ce pont pour le remplacer par un autre mieux disposé par rapport aux voies aboutissantes et plus commode pour la navigation.

Il est à remarquer cependant que le nouveau pont ne forme pas le prolongement du boulevard de Sébastopol, rive droite. L'administration municipale a été déterminée dans le choix de son emplacement, d'abord par le désir de, conserver les ruines romaines des Thermes de Julien qui auraient dû disparaître si l'on avait prolongé sur la rive gauche l'alignement du boulevard sur la rive droite, et ensuite par la nécessité de faire servir le nouveau pont non-seulement au débouché du boulevard, mais encore à celui de la rue qui est déjà commencée sur la place du Châtelet et qui doit être prolongée jusqu'aux halles centrales.

En conséquence, un décret du 15 août 1858 a ordonné la reconstruction du pont au Change dans l'emplacement où on le voit aujourd'hui.

Ce pont est composé de trois arches de forme elliptique de 31,60m d'ouverture, qui ont leurs naissances à 1, 50m au dessus de l'étiage et dont les hauteurs d'intrados à la clef varient entre 9,50m et 9,10m au-dessus de ce niveau. Ces trois arches reposent sur deux piles de 4 mètres de largeur et sur deux culées reliées avec les anciens murs de quai. L'épaisseur des voûtes est de 1 mètre à la clef et de 1,50m aux naissances. Elles sont construites en maçonnerie de moellons piqués provenant de la retaille des pierres de l'ancien pont. Les bandeaux des têtes sont en pierre de Château-Landon ainsi que les avant et arrière-becs des piles; les tympans, en moellons piqués provenant des mêmes carrières.

L'ornementation de ces tympans est exactement la même que celle du pont Saint-Michel et consiste ainsi que nous l'avons dit plus haut en une N entourée d'une couronne de lauriers.

La corniche et les parapets qui couronnent les têtes sont exactement les mêmes pour ces deux ponts.

La distance entre les têtes est de 31 mètres et celle entre les parapets de 3o mètres partagée entre une chaussée empierrée de 18 mètres de largeur et deux trottoirs en granit de 12 mètres de largeur ensemble.

Les travaux commencés en août 1858 ont été confiés par voie d'adjudication à M. Garnuchot.

L'ancien pont se trouvant précisément dans l'emplacement du nouveau, on a dû commencer par le démolir et l'enlèvement de toutes les parties situées au-dessous de l'eau a présenté les plus grandes difficultés. ...Cette démolition a exigé en quelque sorte plus de temps que la construction du nouveau pont, car elle a été commencée en août 1858 et n'a été complètement achevée qu'en novembre 1859, tandis queJe passage sur le nouveau pont a été livré le 15 août 1860, huit mois à peine après la démolition de l'ancien.

La fondation des piles a été faite comme au pont Saint-Michel et au pont de Solferino sur un massif de béton coulé dans un caisson sans fond échoué dans une fouille convenablement préparée.

Les culées reposent sur des massifs de maçonnerie de moellons avec mortier de chaux hydraulique ordinaire directement établis sur le sol. Celle rive gauche est adossée au parement de la culée du vieux pont, ce qui a porté son épaisseur à 11,60m. L'arche contiguë est légèrement colloïde, c'est-à-dire que son ouverture qui dans le plan de tête d'aval est de 31,60m, comme celle des deux autres arches, est de 32,47m dans le plan de tête d'amont. Cette différence de 0,87m tient à la direction adoptée pour le mur du quai Desaix entre le pont Notre-Dame et le nouveau pont.

La culée rive droite dont l'épaisseur est de 8 mètres est reliée avec l'ancienne culée des Cagnards qui existaient sous le quai de Gèvres, et dont nous avons déjà parlé, par des contre-forts de 2 mètres d'épaisseur laissant entre eux des vides remblayés recouverts par des voûtes audessus desquelles passe une galerie qui met en communication celles réservées sous les trottoirs des deux têtes du pont pour les conduites d'eau et de gaz.

La reconstruction du pont au Change a entraîné comme conséquence le remaniement des quatre quais adjacents. Les murs de quai d'amont (quai de Gèvres et quai Desaix) ont été complètement refaits sur des alignements différents de ceux des anciens murs de quai. Il en a été de même du mur du quai de l'Horloge jusqu'à la rue du Harlay. Quant à celui de la Mégisserie, il a été conservé, mais considérablement exhaussé ce qui a nécessité la démolition et la reconstruction de toutes les maisons riveraines.

Le pont a été comme nous l'avons dit ci-dessus livré à la circulation le 15 août 1860, et complètement achevé vers la fin de cette même année, mais les murs de quai aux abords ne l'ont été qu'en décembre 1861.

La dépense s'est élevée à la somme totale de 2 164 974,99 Fr dans laquelle le pont ne figure, en y comprenant les frais de démolition de l'ancien pont, que pour 1 272 331,38Fr.

Cette démolition seule a coûté plus de 400 000 francs dont 144 000 francs ont été dépensés en régie pour l'extraction des fondations des cinq piles.

"