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Ancien Pont de Notre-Dame 

Ancien Pont de Notre-Dame - 1507

Fleuve franchi : la Seine, département : Paris, à proximité : Paris, situé Pont Notre-Dame
Type d'ouvrage : Pont en pierre ou maçonné
Destruction de l'ouvrage : 1855
Architecte(s) : Frère Joconde ,.
Longueur totale : 94m , Nombre d'arches/travées : 6, Plus grande portée : 17.3m
Décret, le : 7/11/1499 - Coût de construction : 1370000 Fr
Version du texte : V1.6, Niveau de fiabilité : fort

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Références :

1 - Etudes Historiques sur l’administration des voies publiques en France aux dix-septième et dix-huitième siècles - 1862 - JM Vignon par Dunod Editeur à Paris, Tome XVII - p28.
2 - Bulletin des lois - 1499 du 7/11/1499
3 - Annales des Ponts et Chaussées - 4ème série - Mémoires et Documents, Tome 8 - 1864 - p130-135.
4 - Traité de la construction des ponts - M. Gauthey (1732-1807) par M. Navier, Tome 1 - 1843 - p135.

Le pont Notre Dame fut construit par frère Joconde, moine cordelier de Vérone, architecte du Ponte-Corvo en Italie: Précédemment à ce pont, il fut établi en 1418, un pont de bois qui fut emporté par une grande crue le 25 Octobre 1499. La décision de reconstruire ce pont fut prise le 7 Novembre 1499, et qu'il serait en pierre taillée. La première pierre de ce pont fut posée le 28 Mars 1500, et il fut achevé en 1507. Il est alors composé de 6 arches et d'une largeur de 12 toises (24 mètres environ). Sur cette largeur, il fut réservé 20 pieds à la voie centrale, établie entre deux rangées de maisons bâties sur les têtes (34 au total). Son coût total est établi à 250 380 livres tournois, soit à peu près 1 370 000 francs (équivalent 1860).

 

L'ouvrage (4) en référence précise que le pont est constitué de 6 arches de 9.5 à 17.3m d'ouverture, pour un débouché linaire de 94m.

En 1855, sur ces mêmes fondations, il fut restauré et modifié.

De nombreux détails sont apportés dans l'ouvrage référencés (3) ci-dessus :

"Ce pont est le plus ancien de Paris, en ne tenant pas compte toutefois des ponts de bois établis dès les premiers temps de l'ère chrétienne, et qui ont été maintes fois détruits par les incendies, ou emportés par les débâcles ou les débordements.

Il a été construit au commencement du règne de Louis XII, en remplacement d'un pont en bois qui avait été établi un siècle auparavant et qui fut emporté par une crue de la Seine le 2 5 octobre 1499 (**)•

Le 7 novembre suivant, il fut décidé qu'on le rebâtirait en pierre, et la direction du travail fut confiée au frère Joconde, né à Vérone en 1435 et mort vers 1520, moine cordelier suivant certains auteurs, et franciscain suivant d'autres (***). La première pierre de ce pont fut posée le 28 mars 1500 et il fut achevé en 1507, ainsi que nous l'apprend une inscription que l'on mit à l'une des arches et qui était ainsi conçue:

« Soit mémoire que samedi 10 juillet 1507, environ sept heures du soir, par noble homme Dreux Ragnier, prévôt des marchands, Jean de Lièvre, Pierre Paulmier, Nicolas Séguier et Hugues de Neuville, échevins de la ville de Paris, fut assise la dernière pierre de la sixième et dernière arche du pont Notre-Dame, de Paris, et à ce était présent quantité de peuple de ladite ville, par lequel, pour la joie du parachèvement de si grand et si magnifique œuvre, fut crié Noël et grande joie de menée, avec trompettes et clairons qui sonnèrent par long espace de temps. »

Ce pont était composé de six arches, y compris celle qui avait été pratiquée sous le quai de Gèvres et qui formait la tête d'un canal souterrain connu sous le nom de Cagnards et qui a été supprimé en 1860, lors de la reconstruction du pont au Change en aval duquel il débouchait.

La première arche (en partant de la rive gauche) avait une largeur de 15,65m, et celle des quatre autres variait de 17,20m à 17,25m. La troisième et la quatrième étaient obstruées par les roues de la pompe Notre-Dame, la cinquième était barrée par un déversoir allant de la dernière pile au mur de quai, de sorte que sur ces cinq arches il n'y en avait réellement que deux tout à fait libres pour l'écoulement des eaux et le passage des bateaux. Aussi la chute de l'amont à l'aval de ce pont était-elle alors de 0,30m à 0,40m à l'étiage.

Cette chute, quoique très-sensible encore, a été réduite de moitié par l'enlèvement de la pompe Notre-Dame et par la suppression du déversoir qui barrait la cinquième arche.

Contre la tête, d'aval de ce pont était adossé l'établissement connu sous le nom de pompe Notre-Dame qui était composé d'une tour carrée et de deux roues à palettes mettant en mouvement un système de pompes qui puisaient l'eau dans la Seine, relevaient dans une cuvette de distribution placée au sommet de cette tour, et d'où partaient quatre conduites qui allaient alimenter plusieurs fontaines situées sur les deux rives de la Seine. Ces deux roues avaient été établies, la première en 1669 par Daniel Jolly qui était chargé de la conduite des machines du pont Neuf connues sous le nom de la Samaritaine (****), et la seconde en 1670 par Jacques Demance.

Il n'existait plus qu'une seule de ces deux roues depuis assez longtemps, lorsque la pompe Notre-Dame a été démolie en 1858; l'autre avait été supprimée à une époque que nous ne pouvons pas préciser.

La largeur du pont Notre-Dame était de 25,39m. (12 toises) au milieu de laquelle on avait réservé une voie de 6,50m (20 pieds) entre deux rangs de maisons bâties sur les têtes. Ces maisons, au nombre de trente-quatre, ne furent achevées que quelques années après le pont (*****). Elles étaient toutes de même hauteur et de même architecture et étaient ornées sur le devant de grands termes d'hommes et de femmes composés d'un demi-corps et d'une gaine de laquelle pendaient autant de festons attachés à un grand cartouche qui servaient de ceinture à ces termes. Dans les entre-deux de ces figures, on voyait des médaillons qui représentaient les rois de France depuis le commencement de la monarchie, et qui étaient accompagnés d'inscriptions faisant connaître leurs noms et leurs caractères.

Toutes ces maisons avaient été ainsi décorées à l'occasion du mariage de Louis XIV avec l'infante Marie-Thérèse d'Autriche, fille de Philippe IV, qui fit son entrée à Paris, comme reine de France, le 26. août 1660. Elles ont subsisté jusqu'en 1786, époque à laquelle elles ont été démolies.

Les auteurs qui parlent du pont Notre-Dame, donnent des chiffres bien différents pour la dépense à laquelle sa construction aurait donné lieu.

Monteil a extrait du livre du Châtelet le chiffre 250 380 livres, 14 sols, 4 deniers. Sauval cite le même chiffre, puis il ajoute que « d'après un chiffre plus exact, la dépense se serait élevée à 1.166.624 livres tournois. » M. Vignon, ingénieur en chef des ponts et chaussées, directeur du dépôt des cartes et plans, fait observer dans ses études historiques sur l'administration des voies publiques en France au 17* et au 18e siècle, que « l'on peut concilier ces deux chiffres cependant si différents, en admettant que le premier « se rapporte au pont proprement dit et que le second comprend la dépense d'établissement des 34 maisons qui recouvraient le pont. »

Cette explication est, en effet, très-plausible et la dépense de 250 380 livres, 14 sols, 4 deniers qui correspond à 1.369.582,50 Fr de notre monnaie actuelle est en rapport avec l'importance de l'ouvrage, tandis que celle de 1.166.624 livres tournois serait hors de toute proportion.

Le pont Notre-Dame parait être le premier pour la conservation duquel les constructeurs aient pris de sérieuses précautions contre les effets, jusque-là si destructeurs, des eaux de la Seine.

Le frère Joconde établit ses piles sur de solides pilotis défendus par de forts enrochements offrant à l'action des eaux une résistance telle que ces fondations sont encore celles sur lesquelles repose le pont actuel dont nous parlerons plus loin. Ces fondations sont aujourd'hui tout ce qui reste de l'œuvre du frère Joconde.

(*) Nous ne pouvons faire ici mention que pour mémoire de ce grand ouvrage qui est en construction, parce qu'il ne dépend pas de notre service.

(**) Il y a lieu de penser que ce pont en bois dont le premier pieu fut enfoncé le 3o mal i4i3 fut lui-même établi en remplacement d'un autre, puisque l'histoire nous apprend que lorsque la reine Isabelle de Bavière qui épousa le roi Charles VI le 18 juillet i585 fit son entrée à Paris, on couvrit ledit pont d'un bout à l'autre d'une espèce de pavillon de taffetas bleu semé de fleurs de lis d'or.

Nous devons ajouter que le même fait historique est rapporté par Lemaire (Extraits de Paris ancien et moderne, 1685) comme ayant eu lieu sur le pont qui existait alors à la place du pont au Change.

(***) Le frère Joconde dont la réputation était déjà faite en Italie, avait construit peu de temps avant le Petit-Pont. Il est fait mention de ces deux ponts dans l'ouvrage de Vasari intitulé : Vies des peintres, sculpteurs et architectes italiens, dans lequel on lit le passage suivant:
« Fece fra Jocondo, stando in Parigi al servizio del re Lo
« dovico XII, due superbissimi ponti sopra la Senna, carichi di
« botteghe, opera degna veramente del gran animo di quel re e
« del maraviglioso ingegno di fra Jocondo, onde merito che il San
« nazaro, poeta rarissimo, l'onorasseeon queste belliaeimo distico:

« Jocondus geminuM iniposuit tibi, Sequana, pontem,
« Hune tu jure potes dicere pontificem. »"

[Extraits de la vie du frère Joconde et d'autres artistes de Ferme, par Georges Vasari).

(****) La Samaritaine a été établie en 1608 sous le règne de Henri IV.

(*****) C'est peut-être ce qui explique la différence de date donnée par quelques auteurs pour l'achèvement du pont. Les uns fixent cette date à 1607, d'autres à i5is ; il est probable que cette dernière est celle de l'achèvement des maisons.