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Références :

Lorsque le prolongement de la rue Rivoli depuis le palais des Tuileries jusqu'à l'Hôtel de Ville fut décrété en 1852 , on reconnut la nécessité d'abaisser de 3 à 4 mètres le niveau de la rue Saint-Martin au point où ces deux voies devaient se couper et par suite d'abaisser également la chaussée du pont Notre-Dame situé à peu de distance et dans la direction de cette rue.

L'abaissement du pont pouvait être effectué sans inconvénient pour la navigation et pour l'écoulement des crues en raison de la très-grande hauteur à laquelle les ingénieurs du 16^e siècle avaient tenu les intrados des arches au-dessus du niveau de la rivière.

Plusieurs études furent soumises à l'approbation de l'administration supérieure qui s'arrêta à la solution la plus radicale; celle qui, en laissant à l'intrados des voûtes à la clef une hauteur de 9,55m dans l'arche du milieu, permettait d'abaisser la chaussée de 2,70m au milieu du pont en lui donnant de chaque côté des pentes longitudinales de 0,005m, et en la raccordant avec les quais par des pentes et rampes ne dépassant pas 1 centimètre. En conséquence, on décida que le pont serait refait d'après cette donnée, que les voûtes seraient démolies , les piles dérasées jusqu'à l'étiage, et que, sur les fondations conservées, on élèverait de nouvelles piles de 3,50m d'épaisseur réunies entre elles par des voûtes elliptiques ayant une largeur qui varie de 18,76m pour la plus grande à 17,40m pour la plus petite.

Ces arches, au nombre de cinq, présentent ensemble un débouché linéaire de 90,36m.

La largeur entre les têtes est de 21 mètres, et de 20 mètres entre les parapets, dont 12 mètres réservés pour la chaussée et 8 mètres pour les deux trottoirs.

Le projet, dont la dépense était évaluée à 1 090 000 Fr., a été approuvé par M. le ministre des travaux publics le 28 avril 1853, et les travaux ont été exécutés par M. Gariel en vertu d'une soumission par laquelle cet entrepreneur a consenti à un rabais de 5% susceptible d'être réduit à moitié, si le pont était livré à la circulation le 20 décembre de la même année.

Ces travaux qui, indépendamment de la reconstruction du pont proprement dite, comprenaient une démolition de plus de 20 000 mètres cubes de vieille maçonnerie, ont été immédiatement entrepris et terminés dans le délai fixé de telle sorte que le cortége qui se rendait à Notre-Dame le jour de la célébration du mariage de leurs Majestés l'Empereur et l'Impératrice a pu passer sur le nouveau pont.

On a utilisé dans sa reconstruction tous les matériaux sortis de la démolition. Les douelles des voûtes et les tympans sont en moellons piqués provenant de la retaille des pierres de taille et le3 massifs intérieurs en vieux moellons. Il n'est entré de pierres de taille neuve que dans les avant et arrière-becs des piles, les bandeaux des têtes, la corniche et le parapet.

Le mortier de ciment de Vassy a été substitué au mortier ordinaire dans la construction des voûtes.

La dépense s'est élevée au chiffre de 983 972,86 Fr, y compris celle faite pour le remaniement des quais.

Les travaux du pont proprement dit n'ont coûté que 713 356,37Fr.

Cette dépense a été partagée par moitié entre l'État et la ville de Paris, et cette proportion a été prise comme base de toutes les répartitions de dépenses faites entre l'État et la ville pour toutes les constructions de ponts entreprises depuis cette époque, et dont il va être parlé.