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Pont de Solférino - Paris 

Pont de Solférino - Paris - 1859

Fleuve franchi : la Seine, département : Paris, à proximité : Paris, situé Pont Solferino
Type d'ouvrage : Pont fixe metallique
Destruction de l'ouvrage : 1960
Longueur totale : 145m , Nombre d'arches/travées : 3, Plus grande portée : 40m
Décret, le : 6/7/1858 - Ouverture au public : 14/8/1859 - Coût de construction : 1170000 Fr
Version du texte : V1.1, Niveau de fiabilité : fort

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Références :

1 - Annales des Ponts et Chaussées - 4ème série - Mémoires et Documents, Tome 8 - 1864 - p207-209.

extrait de (1) :

"Le projet d'établissement d'une passerelle entre le pont Royal et le pont de la Concorde remonte aux dernières années de la restauration. A partir de 1826 plusieurs projets ont été présentés, mais leur exécution aux frais de laquelle le gouvernement voulait pourvoir par voie de concession de péage a été toujours entravée par les difficultés qu'élevait l'administration de la liste civile au sujet de la traversée de la terrasse dite du bord de l'eau, qui était réservée aux promenades de la famille royale, et sur laquelle on ne voulait pas, par ce motif, laisser passer le public d'une manière permanente.'

Il fallait dès lors établir la communication du dehors avec l'intérieur du jardin par-dessous cette terrasse, mais son peu d'élévation au-dessus du quai ne permettait pas de donner beaucoup plus de 2 mètres de hauteur à un passage qui n'aurait pas eu moins de 24 mètres de longueur.

M. Fontaine, membre de l'Institut et architecte de la couronne, considérait un pareil passage comme devant être d'abord obscur et humide, et de plus d'un effet très-disgracieux; il proposait de le remplacer par un escalier à double rampe montant sur la terrasse; mais cet escalier aurait été fermé au public le jour des promenades de la famille royale. Une pareille réserve en frappant pour ainsi dire d'interdit le passage sur la passerelle les jours où l'accès de la terrasse aurait été défendu était de nature à éloigner un concessionnaire, et c'est en effet ce qui est arrivé. Cependant comme on sentait de plus en plus le besoin de rendre le jardin des Tuileries plus accessible aux habitants du faubourg Saint-Germain, et d'établir à travers ce jardin une communication plus directe avec les quartiers qui avoisinent la place Vendôme, la question a été reprise après la révolution de 1830, mais aucune solution n'était intervenuelorsqu'en 1858 les ingénieurs reçurent l'ordre d'étudier un projet. L'administration avait d'abord eu la pensée de faire construire une passerelle fixe pour piétons, en lui donnant 12 mètres seulement de largeur, et en la plaçant dans le prolongement de l'allée transversale des Tuileries, au droit de la rue de Castiglione. On devait toutefois disposer les piles et les culées de cette passerelle de manière à pouvoir lui donner plus tard 20 mètres de largeur, et la livrer alors à la circulation des voitures. Le projet étudié dans cette double hypothèse évaluait la dépense à 920 000 francs dans le premier cas et à 1 225 000 francs dans le second.

Le conseil municipal de Paris offrit avec empressement de contribuer dans la proportion ordinaire, c'est-à-dire pour moitié, à la dépense d'exécution de ce projet, mais il demanda par délibération du 12 juillet 1858 que l'on donnât de suite 20 mètres de largeur au pont et qu'il fût accessible aux voitures. En conséquence un décret impérial, en date du 26 juillet 1858, a ordonné son établissement dans ces conditions.

La longueur de ce pont est de 144,50m entre les culées; il est composé de trois arches de 4o mètres d'ouverture chacune, reposant sur deux piles de 3,25m et sur deux culées de 9 mètres d'épaisseur. L'arche du milieu est surbaissée au dixième et la hauteur de l'intrados à la clef est de 8,85m au-dessus de l'étiage; les deux autres sont surbaissées à un peu plus du onzième.

Les piles et les culées sont en maçonnerie et les arches sont en fonte. Les têtes sont surmontées de garde-corps également en fonte, qui laissent entre eux une largeur de 20 mètres partagée entre une chaussée macadamisée de 12 mètres, et deux trottoirs de 8 mètres de largeur ensemble.

Les travaux de maçonnerie ont été exécutés par MM. Garnier, Goyard et Raverat. Ceux relatifs à l'établissement desarches en fonte a été l'objet d'un marché à forfait, passé avec M. Georges Martin, moyennant la somme de 644 000 francs.

Les piles et les culées ont été établies dans la campagne de 1858. La culée rive gauche a été fondée au niveau de l'étiage sur le terrain naturel. Le sol étant moins bon sur la rive droite, la culée a été fondée au-dessous de l'étiage, sur un massif de béton de 1,50m d'épaisseur.

Les deux piles ont été fondées sur des massifs de béton coulé dans des caissons sans fond, comme celles du pont Saint-Michel, dont nous avons parlé ci-dessus. Les parties supérieures de ces piles au-dessus des avant et arrière-becs sont décorées d'écussons au milieu desquels ont été sculptées sur pierre de Sainte-Ylie l'N et la couronne impériales.

Les travaux de maçonnerie étaient entièrement terminés au printemps de 1859, et les piles ainsi que les culées étaient à la fin d'avril en état de recevoir les arches en fonte.

Chacune de ces arches est composée de neuf arcs ayant 1,20m de hauteur aux naissances et 0,85m à la clef, espacés de 2,50m d'axe en axe, lesquels par l'intermédiaire de tympans évidés supportent des poutrelles en fonte placées transversalement à 1,34m de distance l'une de l'autre. Ces poutrelles, dont la coupe transversale affecte la forme d'un T, servent de retombée à des voûtes en briques de 0,22m d'épaisseur dont l'ensemble constitue le tablier. Une chape en ciment les recouvre et reçoit l'empierrement d'une chaussée dont la pente longitudinale de chaque côté de l'axe du pont est de 0,02m par mètre.

Chaque arc est composé de quinze voussoirs de 3 mètres environ de longueur chacun, qui sont assemblés au moyen de boulons en fer forgé suivant des faces de joint parfaitement dressées. Le premier et le dernier de ces voussoirs sont boulonnés sur des coussinets en fonte à large empatement, qui sont eux-mêmes scellés sur des sommiers en pierre de Sainte-Ylie, et transmettent ainsi aux piles et aux culées la pression de chaque arc, en la répartissant sur une grande surface.

Les voussoirs des arcs de rive sont évidés et ceux des arcs intermédiaires sont pleins. Les uns et les autres sont surmontés de tympans composés de châssis en fonte qui présentent une suite de montants espacés entre eux de 1,34m, comme les poutrelles du tablier, et auxquelles ils servent de supports. En outre de ces poutrelles qui par elles-mêmes constituent déjà un puissant contreventement, des entretoises au nombre de vingt pour chaque arche, réparties deux par deux entre les voussoirs inférieurs des arcs qui échappent à l'action directe du tablier, concourent à assurer la parfaite rigidité de tout le système.

Les dimensions des différentes pièces ont été calculées de manière que sous une surcharge de 600 kilogrammes par mètre superficiel la fonte ne travaille pas à plus de 5 kilogrammes par millimètre carré.

Toutes les pièces ont été fondues à l'usine de Fourchambault, et ont été éprouvées sur place. Il n'a été expédié à Paris que celles qui ont supporté ces épreuves avec succès. Le poids total de ces fontes s'est élevé à 1 130 359 kilogrammes.

La pose commencée dans les premiers jours de mai était complètement terminée à la fin de juin. Le pont a été alors soumis aux épreuves prescrites par le cahier des charges, et le résultat en ayant été satisfaisant, M. le ministre des travaux publics a décidé, le 9 août, que l'on pouvait livrer à la circulation ce pont, auquel l'Empereur venait de donner le nom de Solferino, en souvenir de la récente victoire que l'armée française avait remportée en Italie.

En conséquence, le passage a été établi le 14 août veille de la fête de Sa Majesté et le jour même où les troupes faisaient leur rentrée à Paris.

La dépense de construction du pont de Solferino s'est élevée à la somme de 1 089 942,35 Fr chiffre dans lequel l'établissement des arches en fonte est entré pour une somme de 644 000 francs."