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Pont St Michel - Paris 

Pont St Michel - Paris - 1857

Fleuve franchi : la Seine, département : Paris, à proximité : Paris, situé Pont Saint Michel
Type d'ouvrage : Pont en pierre ou maçonné
Ouvrage toujours en place (2004)
Longueur totale : 55m , Nombre d'arches/travées : 3, Plus grande portée : 17m
Décret, le : 22/4/1857 - Ouverture au public : 25/12/1857 - Coût de construction : 551758 Fr
Version du texte : V1.3, Niveau de fiabilité : faible

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Références :

1 - Annales des Ponts et Chaussées - 4ème série - Mémoires et Documents, Tome 8 - 1864 - p204-206.

Extrait de (1):

"Le nouveau pont Saint-Michel a les faces intérieures de ses parapets dans l'alignement de la partie du boulevard de Sébastopol comprise dans l'île de la Cité.

Il est composé de trois arches elliptiques de 17m. 20 d'ouverture. L'intrados de celle du milieu est élevé à la clef de 8m. 2 5 au-dessus de l'étiage. Ces arches reposent sur deux piles de 3 mètres de largeur et sur des culées de 6 mètres d'épaisseur. L'épaisseur à la clef est de 0,70m. Elles sont construites en maçonnerie de moellons piqués provenant de la retaille des pierres de l'ancien pont avec mortier de ciment de Portland. Les bandeaux des têtes sont en pierre de Château-Landon ainsi que les avant et arrière-becs des piles ; les tympans en moellons piqués provenant des mêmes carrières sont ornées d'une N entourée d'une couronne de lauriers. Les têtes sont couronnées par une corniche à modillons également en pierre de Château-Landon et surmontée de parapets à balustres en pierre de Sainte-Ylie (Jura). La distance entre les têtes est de 31 mètres et celle entre les parapets de 3o mètres partagée entre une chaussée empierrée de 18 mètres de largeur et deux trottoirs en granit de 12 mitres de largeur ensemble.

Le projet présenté par les ingénieurs a été approuvé par décision ministérielle du 22 avril 1857.

L'adjudication a été passée le 28 du même mois et les travaux ont été immédiatement commencés.

La démolition des fondations de l'ancien pont a présenté les plus grandes difficultés, notamment l'extraction de la pile du milieu. Les nouvelles piles devant être précisément au milieu des arches navigables de l'ancien pont, il a fallu démolir complétement la pile qui séparait ces arches avantde fonder celles sur lesquelles devaient reposer les nouvelles arches.

Le système de fondation adopté diffère complétement de celui qui avait été suivi jusqu'alors dans la construction des ponts de Paris.

Nous avons fait connaître ci-dessus que le pont de la Concorde, le seul grand pont qui ait été établi dans le courant du XVIIIe siècle, a été fondé sur pilotis.

Les ponts d'Austerlitz et d'Iéna, construits au commencement du siècle actuel, ont été établis suivant le même mode. Il en a été de même des ponts des Invalides et de l'Aima dont nous venons de parler. Le système de fondation adopté en 1867 pour le pont Saint-Michel et appliqué depuis au pont de Solferino en 1858, au pont au Change en 1839, et au pont Louis-Philippe en 1860 et 1861, est le même que celui qui a été employé sur le Cher et sur la Vienne par les ingénieurs chargés de la construction du chemin de fer de Tours à Bordeaux. Il consiste dans l'établissement d'un caisson sans fond, dont les bords supérieurs dépassent le plan d'eau d'immersion, que l'on échoue sur le terrain solide mis à nu et convenablement nivelé, caisson que l'on remplit ensuite de béton et dans lequel on pose les premières assises à sec ou à l'aide d'épuisements toujours peu dispendieux. On recèpe ensuite ce caisson au niveau de l étiage ou un peu au-dessous. Nous n'entrerons pas ici dans de plus grands détails sur ce mode de fondation qui est décrit d'une manière complète dans une notice de notre camarade M. Croizette Desnoyers, insérée dans les Annales de 1849 (2e série, tome XVIII, page 129).

Les deux piles du pont Saint-Michel ont été fondées par ce procédé aussi simple qu'expéditif. Celle de rive gauche a été commencée le 20 août 1857, et le 21 du mois suivant on posait l'assise du socle. Celle de rive droite a été commencée le 14 septembre et le 15 octobre on posait la même assise. A partir de cette époque les travaux ont étémenés avec une rapidité telle que les arches ont pu être fermées le 2 décembre. On les a laissées six jours seulement sur cintres et l'on a décintré le 8 du même mois. L'abaissement à la clef a été à peine sensible.

Le projet comprenait l'établissement de voûtes de décharge destinées à supporter la chaussée afin d'alléger le poids de la construction ainsi que cela avait été pratiqué au pont des Invalides et au pont de l'Aima; mais ces voûtes ne devaient diminuer la pression sur le sol que d'un tiers environ de kilogramme par centimètre carré, et cette pression elle-même ne dépassait pas 2,50kg. En conséquence les ingénieurs proposèrent de supprimer ces voûtes en remblayant complètement les tympans, et leur proposition a été adoptée. On a immédiatement entrepris les remblais ainsi que la chaussée, et le 25 décembre 1857 le passage a pu être livré sur ce pont qui avait été commencé au mois de mai précédent.

Ce pont est le premier dans la construction duquel on a employé le ciment de Portland. Celui de Vassy avait été jusqu'alors exclusivement employé dans tous les grands travaux de restauration ou de construction des ponts Notre Dame, d'Austerlitz et de l'Alma entrepris dans les campagnes précédentes. Le ciment de Portland qui est à prise lente, et par cela même d'un emploi beaucoup plus facile, et qui acquiert une dureté au moins égale, a été employé dans tous les grands ouvrages qui ont été entrepris depuis cette époque, et il a constamment donné les meilleurs résultats.

La dépense totale comprenant la réfection des quais des Orfèvres et des Grands-Augustins sur d'assez grandes longueurs s'est élevée à la somme de 743 253,09 Fr, chiffre dans lequel la reconstruction du pont proprement dit figure pour une somme de 551 758,48 Fr."