Liste des critères de sélection actifs. Pour les supprimer, cliquez sur la croix

Pont de la Bajace 

Pont de la Bajace - 1753

Fleuve franchi : l'Allier, département : Haute-Loire, à proximité : Vielle-Brioude
Type d'ouvrage : Pont en pierre ou maçonné
Destruction de l'ouvrage : 1783
Longueur totale : 66m , Nombre d'arches/travées : 3, Plus grande portée : 23.4m
Version du texte : V2.0, Niveau de fiabilité : fort

Plan

Vous disposez de zoom sur région. Pour accéder aux zooms :
France entière - Région Parisienne - Région Lyonnaise - Région Sud-Est - Région Seine - Région Loire - Région Aquitaine - Région Saône - Région Languedoc - Région Bretagne - Région Alsace-Lorraine - Région Méditerranée - Nord Afrique -

Les ouvrages dans la même ville de Vielle-Brioude:

Tous les ouvrages, Ancien pont de Vielle-Brioude - 1454, Pont de Vielle-Brioude - 1832, Pont de la Bajace - 1753,

Références :

1 - Traité de la construction des ponts - M. Gauthey (1732-1807) par M. Navier, Tome 1 - 1843 - p65.
2 - L'ancienne batellerie de l'Allier et de la Dore, de Langeac à Nevers - 1975 - P. Mondanel par Gérard Tisserand - Diffusion De Borée - p56.
3 - Revue de géographie alpine, Tome 17 - Bacs et ponts sur le cours auvergnat de l'Allier au XVIIIe siècle - F. Imberdis - 1929 - p611-636.
4 - Guide pittoresque du voyageur en France - Girault de Saint-Fargeau par Firmin Didot Frères à Paris , Tome 4_Aveyron - Département de l'Aveyron - 1838 - p14.
5 - Les Ponts Modernes - 18EME-19EME siècles - 1990 - Bernard Marrey par Picard - p188.

Selon (1), ce pont sur l'Allier a été bâti en 1454, par les entrepreneurs Grenier et Estone, aux frais de la dauphine d'Auvergne Marie-Louise de Dombes). Il est composé d'une seule arche en arc de cercle de 55,87 m d'ouverture, et de 21,44 m de flèche. C'est au début du XIXème siècle, la plus grande de toutes les arches qui existent en France, et probablement en Europe : elle n'a que 4,9m de largeur, ainsi que les levées qui y aboutissent.
Doutant de sa solidité, un deuxième pont plus large est construit en 1753, à une demi-lieue en aval, au lieudit La Bajace. Malheureusement ce pont construit en matériau peu solide n'aura pas la solidité de son voisin et s'écroula selon (3) dans la nuit du 25/9/1783. Finalement c'est le vieux pont qui fut consolidé en 1794, ce qui n'empêcha son écroulement le 27/3/1822. La construction d'un nouveau pont est décidée en 1823, mais n'aboutira qu'en 1832, par la construction d'un pont d'une seule arche encore, mais de seulement 45 mètres d'ouverture !

Extrait de l'ouvrage en référence (1) : Ce pont a été bâti en 1454, par les entrepreneurs Grenier et Estone, aux frais de la dame du lieu (la dauphine d'Auvergne Marie-Louise de Dombes). Il est composé d'une seule arche en arc de cercle de 55,87 m d'ouverture, et de 21,44 m de flèche. C'est la plus grande de toutes les arches qui existent en France, et probablement en Europe : elle n'a que 4,9m de largeur, ainsi que les levées qui y aboutissent.
La voûte est formée de deux et trois rangs de voussoirs posés l'un sur l'autre, sans que l'on ait pratiqué entre eux presque aucune liaison ; l'un est en pierres volcaniques, et l'autre en grès très dur. Les pierres n'ont que 0,20m à 0,25 m d'épaisseur sur 0,65 m au plus de longueur de coupe. L'épaisseur totale de la voûte est de 2,27 m. Le pont est fondé solidement sur deux rochers qui s'élèvent au-dessus des basses eaux.
La grande élévation et le peu de largeur de cette arche, la rapidité des chemins taillés dans le roc, par lesquels il y faut arriver, ainsi que des lézardes qui s'y étaient formées, et qui donnaient des craintes sur sa solidité, avaient engagé à changer la direction de la route, et à construire un autre pont à une demi-lieue plus bas, à la Bajace. On commença à y travailler en 1750, et le nouveau pont, composé de trois arches en anse de panier, surbaissées au tiers, de 21m,4, et de 23m,4 d'ouverture, avec des culées de 5m,5 et des piles de 4m,2 d'épaisseur, fut fini en 1753.
La fondation était établie sur pilotis. On avait donné 1m,46 d'épaisseur à la voûte de la grande arche, mais comme, à l'exception des têtes, elle avait été construite avec une pierre fort tendre, et qui a besoin d'être longtemps exposée à l'air pour acquérir une solidité suffisante, elle s'écroula immédiatement après le décintrement, les tètes ayant été entraînées par leur liaison avec le reste de la voûte. Les pierres s'écrasaient dans la partie supérieure et tombaient par éclats jusqu'au douzième ou quinzième cours de voussoirs, à compter des naissances. Malgré cet événement, on acheva de fermer l'une des petites arches qui ne l'était pas encore, et la pile attenante lui servit de culée jusqu'à l'année suivante, où l'on reconstruisit la grande arche avec de meilleurs matériaux. On donna alors 1m,62 d'épaisseur à la voûte.
Le terrain sur lequel ce pont est établi est un gravier compact, dans lequel les pilots entrent difficilement, et qui n'en est pas moins susceptible d'être affouillé par le courant. On avait tâché de prévenir cet événement en faisant, en aval, une battue de pieux entre lesquels on avait dragué le gravier à une assez grande profondeur, et où l'on avait ensuite rempli l'espace qui restait libre par une jetée de gros moellons. Malgré cette précaution, qui paraissait bonne, le pont fut emporté par une crue; et comme les culées subsistent encore, on projeta de le reconstruire de nouveau, en n'élevant qu'une seule pile, et en la fondant par le moyen d'un caisson.
Ayant examiné ce projet sur les lieux, il nous sembla d'une exécution presque impraticable. Il était difficile de fonder ce pont solidement, à moins de l'établir sur le rocher. Mais les orages qui sont très fréquents en été dans les montagnes d'Auvergne, et qui remplissent tout le vallon sur un mètre environ de hauteur, ne permettent pas de faire les fouilles nécessaires pour aller chercher le rocher qui se trouve à une assez grande profondeur, parce qu'ils ne manqueraient pas de venir les remplir. L'ancien pont de Vieille-Brioude, dont les fondements sont excellents, nous parut susceptible d'offrir encore un passage sûr ; et les seuls travaux qu'il y eut à faire pour l'en rendre capable, consistaient à adosser de nouveaux murs contre ceux des anciennes levées, qui étaient assez dégradés, à réparer la voûte, et à tailler dans le roc des chemins commodes. L'existence de ce pont a été, de cette manière, prolongée pendant un assez grand nombre d'années. Il est tombé depuis quelque temps, et l'on s'occupe de le reconstruire.