Références :

1 - Revue du Vivarais - Histoire du pont de Serrières par Humbert&Fils à Largentière(Ardèche), Tome 64 - Louis Boissonet - 04-06/1960 - p53-62.
2 - Les Cahiers du Musée de la Batellerie, Tome 39 - 05-1998
3 - Archives départementales de Vaucluse - Exposition 'Passage d'une rive à l'autre'
4 - Mémoire d'Ardèche, Tome 58 - Mai - 1998
5 - Mémoire d'Ardèche, Tome 59 - Août - 1998

Dans un monde a priori hostile, le bac s'affirma comme le meilleur compromis pour franchir un fleuve:

  • Un investissement initial minimal, aucune infrastructure réellement nécessaire
  • Un service sous contrôle total de l’autorité locale, qui permettait en environnement politique incertain de couper les liens avec l’autre rive et donc d’éviter des invasions néfastes
  • Et par ailleurs au passage, l’autorité locale percevait quelques taxes, sources d’un profit bienvenu. L’instauration historique de péages sur les marchandises et les personnes qui franchissent le fleuve, date du Moyen Age et a fait la richesse des villes fluviales. Ces taxes portaient toutefois plus sur les denrées à forte valeur ajoutée plus que sur les produits de consommation courante (vin et sel exceptés) comme le note "Mémoire d'Ardèche" (voir Bibliographie relative à l'histoire des ponts suspendus et bacs
    et à la révolution industrielle
    ). Nous avons en exemple le Le modèle économique des dispositifs de franchissement avant 1820

Sans remonter jusqu'aux Romains qui utilisaient les bacs par halage, les bacs à traille sont assez anciens. On note par exemple la mention de bac dans l'histoire de Serrières dès 1350 (source) l'établissement d'un bac au Teil, autorisé par François 1° en 1543, puis viendront celui de Bourg St Andeol en 1559, celui de Viviers vers 1624, ..

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Passage du Bac à Valence
Passage du Bac à Valence

Le droit de contrôle du franchissement des fleuves donnait donc lieu à des batailles de pouvoir assez redoutables pour en obtenir l’exclusivité ( voir les Hospices Civils de Lyon pour la gestion des Ponts sur le Rhône, les Jacobins de la ville de Paris qui détenaient dès 1698 les droits du passage de Cubzac près de Bordeaux, sur la Dordogne ).

 

Ceci n’était toutefois pas le cas dans les grandes villes où la commodité de franchissement l’emportait sur ces considérations (Paris, Lyon, Grenoble, …). Dans ce cas, autant que faire se peut, des infrastructures fixes étaient préférées : pont de pierre quand cela était possible (Paris), ou pont de bois sinon (Lyon pont de la Guillotière, Lyon pont du Change, Grenoble - pont de l’Horloge, …).

On dénombrait encore en 1867, 1348 péages de ce type appliqués sur les bacs, bateaux de passage et 400 ponts (selon Bibliographie relative à l'histoire des ponts suspendus et bacs
et à la révolution industrielle
).

Malgré cela, le bac avait de nombreux inconvénients, dont un majeur, que la révolution industrielle ne souffrira pas : celui d’empêcher la fluidité des transports des biens et personnes.