Pont de la Monnoye - Châlons en Champagne - < 1459

Plan de Région Seine

Plan de Châlons en Champagne vers 1868

Références :

La situation hydrologique de Châlons en Champagne est assez complexe et a largement évolué dans le temps. Nous avons trouvé environ 34 appellations différentes pour 17 emplacements différents.
La ville de Châlons en Champagne est arrosée non-seulement par la Marne, mais aussi par les rivières du Nau et du Mau. Toutefois, sous Louis XII un premier canal fut établi aux portes de Châlons, qui réunit de fait les eaux des 3 rivières, pour permettre aux bateaux d'entrer dans Châlons, mais aussi de garantir un niveau d'eau constant aux moulins dans la ville.

Dès les temps romains, quand les voyageurs venant de Troyes empruntant la "Voie Agrippa", ils traversaient la Marne au pont Ruppé.
Selon (1 p83), en 1421, Chaalons, ou Châlons en Champagne, ou encore Châlons sur Marne - selon les époques -, ville construite sur le lit de la Marne, comprend déjà 11 ponts : pont des Sept moulins, pont de Nau, dans la rue de Marne, pont des Cordeliers, pont des Viviers, au bout du quai Notre-Dame, pont de Chaumères, à l'extrémité d'une place nommée Marché aux Comestibles, et avant que le Mau ne soit recouvert, le pont de Putte-Savatte; pont de la Monnoye, près de la Préfecture, pont de la Trinité, et le Pont de Marne et le pont Ruppé.

Voici une liste vraisemblablement exhaustive des ponts présents au XIXème siècle à Châlons en Champagne:

• Sur le Mau, de l'amont vers l'aval :
  • le pont du Jard, construit sur le Canal Louis XII en 1541 à 3 arches et en l'an IX(1800) à une arche (5 -p104).
  • le pont fortifié de Mauvillain, avec son arche en coquille, construit à l'entrée de Châlons en 1550.
  • le pont Varin, appelé aussi initialement Pont Vert ou Pont Saint-Martin construit initialement en bois en 1768, puis en pierre en 1845 (5 - p207).
  • le pont des Augustins ou pont de la Monnoye ou pont de la Monnaie ou pont Sainte-Marie ou pont de Jessaint. Construit initialement à 30m environ en amont du pont actuel de Jessaint (antérieurement à 1459), ce pont fut d'abord supprimé en 1768. Il fut finalement reconstruit en 1806 au droit de la rue de Jessaint pour porter le nom de Pont Sainte-Marie puis Pont de Jessaint (5 - p206-207).
  • le pont de Putte-Savatte, qui tire son nom des odeurs dégagées par les tanneries installées à proximité. Cette appelation est déjà présente en 1295 (5 - p217). Ce pont porte aussi le nom de Pont des Teinturiersou de Pont de la Croix-des-Teinturiers. Des maisons étaient déjà établies sur les deux côtés du pont, soutenues par des pieux en bois, qui ne furent supprimées qu'en 1826.
  • le pont des Fripiers ou pont des Chanviers ou pont des Chanvières ou pont des Chanvriers. L'appellation "pont des Chaumères" que l'on peut trouver pour désigner ce pont en (1 -p83) semble en pas exister mais simplement résulter d'une mauvaise lecture/transcription de carte. (à confirmer). Sa présence est notée dès 1321. Il portait des maisons.
  • le premier pont de Vaux, au droit de la rue de Vaux, était vraisemblablement antérieur à 1242, et avait été détruit en 1767 (5 - p148). Il portait nombre de maisons, notamment d'orfèvres. Le nouveau pont de Vaux fut construit en 1774, à l'initiative de M. Rouillé d'Orfeuil.
  • Puis le pont des Viviers (construit en 1612, en remplacement d'un vieux pont en bois - 5 - p158), au bout du Quai de Notre-Dame. Il tire son nom des réserves de poissons qui se trouvaient à proximité.
  Le Mau fut partiellement recouvert en deux temps :
  • lors de la création du marché aux Comestibles et de la place Godard en 1846-1847, qui transforme les deux ponts à l'extrémité de la partie recouverte en demi-pont, à savoir le pont des Fripiers au Sud et celui de Vaux au Nord (5 - p168).
  • puis en 1882, qui complète la précédente transformation en l'étendant vers l'amont jusqu'au pont de Putte-Savatte pour y installer la Halle Couverte.(5 - p170)
  En aval du confluent du Mau et du Nau, le pont fortifié des Mariniers (ou pont Saint-Antoine) à proximité du faubourg Saint-Antoine, et du confluent de la Marne et du Mau (bras de la Marne) fut construit en 1560 (5 - p130), constitué de 3 arches. Il accueillit aussi des moulins, certains issus des 7 moulins après 1795 et ceci semble-t-il jusqu'en 1877.


• Sur le Nau, de l'amont vers l'aval :
  • le pont d'Ormesson ou pont Hurault, construit en 1774 (ou 1771 selon les sources), à l'initiative de M. Rouillé d'Orfeuil. Il fut détruit en 1814, puis reconstruit en 1821. Il fut encore réparé et élargi en 1877. Initialement il s'agisait d'un pont tournant dont le tablier pouvait se déplacer selon les besoins de la navigation. Vers 1801, la partie tournante fut supprimée. (5 - p214)
  • le pont des Archers ou pont du Château du Marché situé à l'extrémité de la place du marché et (re)construit en 1602, constitué de deux arches en plein cintre. Il était initialement situé à la porte Sud de la Ville (vous pouvez le visualiser en affichant la carte de Châlons de 1580 sur Google Maps), avant que celle-ci ne s'étende. Ceci explique la raison pour laquelle il est fortifié. Il fut transformé pour accueillir les locaux de la Caisse d'Epargne en 1837.
  • le pont des Cordeliers ou pont des Poissonniers.
  • le pont de Nau déjà présent au Vème siècle : il formait la limite est du cadastre romain. Des maisons étaient présentes sur ce pont au mieux jusqu'en 1755. Un nouveau pont de Nau fut construit en 1829 dans l'alignement de la rue de la Marne.
  • Le pont des Sept moulins : il portait 7 moulins. Sa présence est déjà mentionnée en 1421. Sa construction est donc antérieure. Grâce au canal de Louis XII situé en amont, les eaux de la Marne venaient s'ajouter à celle du Nau pour animer les moulins. Toutefois, ils manquaient souvent d'eau, et tombèrent progressivement en délabrement et ils furent vendus en l'an IV (1795) pour être démolis en échange de la construction d'un nouveau moulin sur le pont des Mariniers (celui-ci ne fonctionna qu'en l'an XI (1802). Ainsi le pont disparut vers 1795 (5 - p115).
  Le Nau fut partiellement couvert entre le pont des Archers et le pont de Nau en 1862, pour former la "Rue Neuve", qui prit en 1870 le nom de rue Lochet, du nom d'un général de brigade tué à Eylau en 1807 (1 -p90). Ainsi le pont des Cordeliers situé entre ces deux ouvrages disparut, et les pont des Archers et pont de Nau furent transformés en demi-pont.


• Dans l'ancien lit de la Marne (qui emprunte ce qui est désigné à ce jour par "Canal latéral de la Marne"),
  le Pont de Marne, qui semble avoir lui-aussi de nombreuses appellations :
  • Le Pont de Marne,
  • Pont des Moulins de l'Evêque,
  • ou encore pont de Porte-Marne.
  Effectivement (selon 5) ce pont a longtemps porté 3 moulins appartenant aux évêques, appelés respectivement "Moulin de la Rive", Moulin Crochetel" et "Moulin Ferry". Les réparations du pont étaient sous la responsabilité du Chapitre. Toutefois, il fut refait en 1610 par ordre du Roi. Il fut gravement endommagé en 1705 (qui conduisit à la reconstruction de 3 arches) et 1739 (qui conduisit à la reconstruction de 2 arches).
  En Novembre 1770, tant le pont (la première arche touchant à la porte s'écroula) que la porte de Marne furent endommagés.
  Sa reconstruction tarda, suite à la mise en place du nouveau lit de la Marne (vers 1776), et il fut remplacé par une chaussée pleine. Mais finalement sous la Restauration, il fut décider de recreuser l'ancien lit et un pont d'une seule arche avec une écluse furent mis en place pour la navigation.


• L'accès par la route de Paris traversait successivement :
  
  • le Pont Ruppé permet effectivement à la route venant de Paris ou de Troyes de franchir un des bras de la Marne, au Sud-Ouest de Châlons en entrée du Grand-Bourg, ou Faubourg Saint-Sulpice. L'histoire de ce pont, établi au pied du mont-Saint-Michel, remonte à l'époque romaine, où ce pont desservait la Voie Agrippa. Il fut reconstruit en 1667 comme le constatait une place placée jadis sur l'édifice. Selon (2) deux travées du pont Ruppé s'écroulent en 1787. Le bars de la Marne, sur que franchit le pont Ruppé n'était pas encore complètement comblé en 1847.
  • Le pont des Mathurins , aussi appelé pont de la Trinité ou encore pont de Ministres, construit en bois, est positionné sur un bras de la Marne entre les deux bourgs, le Grand-Bourg et le Petit-Bourg. D'après (5 - p44), ces différentes appellations se comprennent quand on sait que ce pont se situait à proximité du couvent des Trinitaires ou des Mathurins? A l'extrémité de ce pont était un pont-levis et une tour, et en avant du pont-levis un petit bâtiment formant avancée. Le pont-levis fut refait en 1618. La porte fortifiée avait disparu dès 1778. Après son effondrement, il fut reconstruit en pierre,à l'initiative de M. Rouillé d'Orfeuil, en 1776 (p86) par l'Ingénieur Colluel, légèrement en aval de l'ancienne construction dans l'alignement de la rue de Marne, pour devenir le Grand-Pont de Marne. Il dessert alors le nouveau canal latéral qui finira par devenir le lit principal de la Marne. L'ouvrage (2) mentionne le fait que le grand pont de Marne menaçait de ruine en 1787. Le pont porta une arc de triomphe en l'honneur de Napoléon, construit au début du XIXème siècle puis détruit en 1814.
    Réparé en 1817, il fut détruit en 1940, comme l'atteste certaines cartes postales.

Le grand pont sur la Marne de Châlons en Champagne