Pont Royal - Paris - 1689
Fleuve franchi : la Seine, département : Paris, à proximité : Paris, situé Pont Royal
Type d'ouvrage : Pont en pierre ou maçonné
Ouvrage toujours en place (2004)
Architecte(s) : Frère François Romain
- Sieur Gabriel
- Jules Hardouin-Mansard
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Longueur totale : 128m , Nombre d'arches/travées : 5, Plus grande portée : 22m
Décret, le : 10/3/1685 - Ouverture au public : 20/9/1689 - Coût de construction : 1395282 Fr
Version du texte : V2, Niveau de fiabilité : fort
| Plan de Région Parisienne |
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| Plan de Paris avant 1850 |
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Références :
L'agrandissement du faubourg Saint-Germain et du quartier du Louvre conduit à la mise en place d'un pont en 1642 (ou 1632 selon l'ouvrage de M. Champion), en remplacement du bac qui existait alors en face de la rue St-Anne. Ce pont en bois dénommé Pont Barbier (du nom de son constructeur), ou Pont Saint-Anne. Ce pont fut emporté par les eaux en 1684.
Le projet de pont des Tuileries (actuellement nommé Pont Royal) en vis-à-vis du Pavillon des Tuileries fut établi par Jules Hardouin-Mansard. L'arrêt du conseil d’Etat autorisant sa construction fut publié le 10/3/1685.
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L'adjudication fut prononcée en faveur du Sieur Gabriel architecte du roi. Le montant estimé du projet est alors de 675000 liv (1 269000 F). Pour sa construction on fit aussi appel, de Meastricht, au frère Romain – moine dominicain - qui employa des machines a draguer, en qualité d’inspecteur général des travaux.
La première pierre fut posée le 26/10/1685. Les travaux étaient presque entièrement terminés en 1687. Mais la réception définitive ne fut prononcée que les 13 et 14 Juin 1689 par Liberal Bruand, et finalement ratifiée le 20/9/1689.
Le montant final de la construction s'établit à 742 171 liv soit 1 395 282 F. Frère Romain devint plus tard ingénieur des Ponts et Chaussées.
Plus de précision sont apportées dans (6) dont voici l'extrait :
Le pont Royal a été bâti en remplacement d'un pont en bois que Barbier, contrôleur général des bois de l'Ile-de-France, avait fait construire en 1632 dans le prolongement de la rue de Beaune, suivant la permission que le roi Louis XIII lui avait accordée.
Ce pont était appelé le pont Rouge, parce qu'il était peint en rouge suivant les uns, ou parce que, suivant d'autres, les maisons avoisinantes sur le quai étaient construites en briques. On l'appelait quelquefois le pont Sainte-Anne, en l'honneur de la reine Anne d'Autriche, et aussi le pont des Tuileries.
Avant sa construction, on passait en cet endroit la rivière en bateau; de là le nom de rue du Bac que porte encore aujourd'hui la rue qui se trouvait en face de ce passage.
Ce pont était en bois et fut brûlé en 1656, ainsi qu'une machine établie à côté pour élever l'eau. Le sieur Laurent Tonti proposa alors de le reconstruire avec le produit d'une loterie, ce qui donna lieu aux lettres patentes de 1656; mais cette loterie n'eut probablement pas de suite, car le pont fut reconstruit en bois, et ayant été emporté le 20 février 1684 par une débâcle de glaces, Louis XIV résolut de le faire rétablir en pierre de ses deniers, tel qu'il existe maintenant.
Le devis que nous avons retrouvé dans nos archives porte la date du 5 janvier 1685, et les travaux ont été exécutés par le sieur Jacques Gabriel, architecte du roi, en vertu d'un arrêt rendu le 10 mars suivant.
La rédaction du projet est attribuée à Jules Hardouin Mansard, alors premier architecte du roi, mais la direction des travaux a été confiée au frère François Romain, originaire de la ville de Gand, religieux convers-profès de l'ordre de Saint-Dominique, qui venait d'achever la première arche du pont de Maestricht, et qui avait reçu pour ce travail une gratification considérable des États de Hollande .
Ce pont est composé de cinq arches en plein cintre offrant ensemble un débouché linéaire de 109,20m. La plus large (celle du milieu) a 23 mètres de largeur et 11,30m de hauteur sous clef au-dessus de l'étiage. Les deux arches de rive ont chacune 20,50m et celles adjacentes 22,60m. La largeur entre les têtes est de 17 mètres, celle de la chaussée de 10,45m et celle des trottoirs ensemble de 6 mètres.
Il est raccordé avec les quais au moyen de trompes ou pans coupés qui partent du milieu des arches de rive et qui facilitent beaucoup la circulation.
Ce pont est entièrement en pierre de taille. La première pierre a été posée le 25 octobre 1685. A cette époque, treize médailles ont été placées dans une boite en bois de cèdre qui elle-même a été renfermée dans une boîte en plomb, et toutes deux ont été scellées dans une pierre de la neuvième assise de la pile la plus rapprochée du palais des Tuileries.
Au fond de la boîte on a mis une plaque en cuivre portant cette inscription:
Ludovicus Magnus, Rex Christianissimus
Deviclis hostibus, pace Europae indicta
Regine civilitatis commodo intentus
Pontem lapideum ligneo et caduco
Ad luparam substituit
Anno MDCLXXXV.
La plus grande de toutes les médailles est en or; elle porte d'un côté le buste du roi avec ces mots autour:
Ludovicus Magnus, Rex Christianissimus
et de l'autre cette inscription:
Urbis ornamento et commodo Pons ad luparam
Constr. Anno 1685.
Les douze autres médailles rappellent les événements les plus mémorables du règne de Louis XIV jusqu'à cette époque, savoir:
La première, le traité de paix signé à Nomeni le 1er septembre 1663.
La deuxième, la réparation exigée pour l'insulte faite à Rome au duc de Créqui, ambassadeur de France en 1664.
La troisième, le combat de Saint-Gothard où les troupes françaises défirent les Turcs le 1er août 1664.
La quatrième, la fameuse devise « Nec pluribus impar», 1672.
La cinquième, le passage du Rhin, le 12 juin 1672.
La sixième, la médaille frappée à cette occasion par la ville de Paris, 1672.
La septième, la paix de Nimègue, 1675.
La huitième, la prise de Casal, 1681.
La neuvième, la trêve de Ratisbonne, 1684.
La dixième, la reddition de Luxembourg, le 4 juin 1684.
La onzième, la soumission faite au roi par l'ambassadeur d'Alger, le 4 juillet 1684.
Et enfin la douzième, le bombardement de Gênes en mai 1684.
Ce pont, qui a été commencé en 1685, était entièrement terminé en 1689, puisqu'un arrêt du conseil d'état du 20 septembre a homologué le procès-verbal de sa réception définitive qui avait été faite le 15 juin précédent.
Cet arrêt, qui statue sur des demandes d'augmentation faites par l'entrepreneur à l'occasion des difficultés survenues en cours d'exécution, fait connaître en même temps le montant de l'estimation du projet qui était de 676 000 livres et celui des ouvrages en augmentation qui a été arrêté à la somme de 67 171 livres 11 sols, de telle sorte que la dépense totale de construction du pont Royal s'est élevée à la somme de 742 171 livres 11 sols.
Si l'on voulait comparer cette dépense à. celle qu'occasionnerait aujourd'hui la construction d'un pareil ouvrage, il ne faudrait pas perdre de vue que la valeur de la livre tournois de 1685 correspond à 1,85 Fr de notre monnaie (1864), de telle sorte que les 742 171 livres 11 sols ci-dessus: représentent aujourd'hui 1 373 000 francs en nombre rond.
En se reportant aux prix de revient des ponts construits à Paris dans ces derniers temps, et que nous donnerons à la fin de ce mémoire, on peut affirmer que le pont Royal coûterait moins cher aujourd'hui qu'il n'a coûté en 1685."
Collection de photos récentes du Pont Royal - Paris (2010)
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